Ce matin (3 juin), l’armée soudanaise a envoyé les paramilitaires des Forces de soutien rapide commandées par le général criminel Hemedti, n°2 du Conseil militaire au pouvoir, pour déloger violemment le sit-in organisé depuis avril devant le siège de l’armée à Khartoum. Depuis, le chaos règne, avec des tirs à balles réelles sur les manifestantEs, et même si les informations sont souvent floues, on dénombre probablement déjà des dizaines de morts.
En lançant l’assaut sur les manifestantEs, le pouvoir tente d’écraser le soulèvement du peuple soudanais qui, après avoir obtenu le débat d’al-Bachir et à la lumière du précédent égyptien, refuse que l’armée monopolise le pouvoir au moyen du Conseil militaire, et exige une transition assurée par un Conseil souverain dans lequel les civils seraient majoritaires.
C’est ce que refuse l’armée qui, feignant de négocier, s’est organisée pour tenter d’en finir, militairement, avec la contestation, afin de conserver le pouvoir contre les aspirations démocratiques et sociales qui s’expriment au Soudan. Face à la brutale répression, les appels à la résistance, à la mobilisation et à la désobéissance civile se multiplient dans le pays.
Le NPA condamne les violences contre-révolutionnaires perpétrées par l’armée et réaffirme son soutien au soulèvement populaire au Soudan. Nous appelons toutes les forces, syndicales, politiques, dans la jeunesse, à la solidarité internationale avec le peuple soudanais en lutte pour la démocratie et la justice sociale.
Montreuil, le 3 juin 2019.