Méprisant les reportages d’hospitalierEs ou de retraités en colère Macron s’est appuyé sur la docilité du journaliste de TF1 pour dérouler son autosatisfaction. « Moi, je… », « je veux… », « je vais… » pendant plus d’une heure Macron a exposé ses conceptions bien réactionnaires sous couvert de modernité : « la France c’est une maison », la réussite c’est « le mérite », la « concurrence n’est pas une fin en soi, mais permet d’améliorer les choses ».
Les membres de son gouvernement et ses députéEs ont été missionnéEs pour dézinguer les cheminotEs grévistes, révélant l’agitation brouillonne et le manque d’assurance du gouvernement. Macron, lui, fait semblant d’être au-dessus de la mêlée en présentant la réforme de SNCF comme « un petit effort pour chacun ». Il a même le culot de répéter en boucle « je remercie… » les retraitéEs et toutes celles et ceux qui subissent ses réformes.
De quoi faire monter la révolte contre son mépris, et renforcer la détermination à construire ces mobilisations que J.P. Pernault a su si bien taire.
Il a fallu attendre les deux dernières minutes et des questions sur Notre Dame Des Landes et les étudiants mobilisés pour que le vernis craque et la bonne vieille haine de classe transparaisse. Macron a en effet menacé « de rétablir l’ordre républicain » contre les zadistes et leurs soutiens et surtout dénoncé « Dans beaucoup d'universités occupées, ce ne sont pas des étudiants, mais des professionnels du désordre qui doivent comprendre que nous sommes dans un État d'ordre » et menacé : « Les étudiants doivent comprendre, s'ils veulent leurs examens, qu'ils doivent les réviser, car il n'y aura pas d'examens en chocolat dans la République ».
Quand un monarque de 40 ans parle comme un De Gaulle en 68, il mérite vraiment la même réponse : étudiantEs, travailleurs/ses, tous ensemble, grève générale !
Montreuil, jeudi 12 avril 2018