Le docteur et chirurgien Ghassan Abu Sitta, internationalement reconnu, anglo-palestinien, vient d’être interdit d’entrer sur le territoire français, refoulé à l’aéroport Charles de Gaulle ce samedi 4 mai. Comble de l’ironie, il se rendait, avec d’autres humanitaires au Sénat à l’invitation à une conférence intitulée : « La France respecte-t-elle le droit international ? »
Il semble que cette décision d’interdire l’entrée sur le territoire du docteur Abu Sitta ait été prise en coordination avec l’Allemagne qui a prononcé une interdiction d’entrée à l’encontre du docteur sur l’ensemble du territoire européen. Rien n’obligeait la France à exécuter l’ordre allemand.
La France ne respecte ni le droit international, ni le droit français, ni même le Sénat. Quand il s’agit de la Palestine et des Palestinien·nes, seul compte le droit des plus forts.
Ghassan Abu Sitta est médecin et était en poste en octobre à l'hôpital Al Shifa à Gaza. Il a reçu et essayé de soigner les victimes de l’horreur, des frappes et des massacres perpétrés par Israël.
C’est en cette qualité de témoin qu’il était invité le mois dernier en Allemagne. Son entrée sur le territoire a été refusée alors qu’il devait parler à une conférence en solidarité avec la Palestine, le 12 avril 2024. Cette conférence n’a finalement pas pu se tenir, la police allemande coupant l'électricité et faisant évacuer les locaux avant la fin.
Récemment nommé recteur de l’université de Glasgow, Abu Sitta est devenu un des professionnels de santé les plus médiatisés et les plus respectés travaillant à Gaza, parlant aux médias à propos des difficultés subies par le peuple palestinien dans l’enclave, notamment en racontant l’amputation des enfants, les opérations sans anesthésie et les brûlures au phosphore.
Il s’agit d’une tentative inacceptable de censure, qui s’ajoutent à tous les actes d’intimidation et de répression en cours. Ghassan Abu Sitta doit pouvoir témoigner des horreurs des crimes israéliens. Le NPA demande que Ghassan soit admis sur le sol français et puisse venir témoigner partout où il le souhaite.
Montreuil, le 4 mai 2024