Les autorités de Paris et de l'Etat voudraient siffler la fin de Nuit Debout. L'attaque se concentre notamment sur la place de la République à Paris et se fait par deux bouts, médiatique et policière. Les arguments se multiplient sur la sécurité mise soit disant en danger. Nous devons dire clairement que ce qui fait peur au pouvoir c'est en fait l'exercice concret de la démocratie réelle sur les places occupées et que ce qui met en danger notre sécurité ce sont les attaques contre le code du travail, contre les hôpitaux, contre les migrantEs, bref la politique même du pouvoir. Ce qui met en danger notre sécurité c'est la matraque des flics contre les lycéenNEs, les sans-papiers, les syndicalistes, les habitantEs des quartiers populaires.
Mais les autorités ont aussi commencé à attaquer la place de la République de manière policière. Pas encore en mesure d'utiliser la matraque à large échelle, elles y vont progressivement pour intimider ceux et celles qui seraient tentéEs de venir sur la place, marginaliser les autres, les discréditer avant de frapper plus fort. Ce mardi matin des cars de CRS et de la police nationale se sont rangés ouvertement sur la place. Des groupes de CRS se sont mis à sillonner la place et fouiller ostensiblement des personnes. La police provoque et montre qu'elle veut progressivement ré-occuper la place.
Nuit Debout est un mouvement qui n'appartient à personne et ne doit appartenir à personne. Ce ne sont surtout pas les autorités qui doivent déterminer ses choix et ses modes d'action. L'évolution de l'occupation de la place de la République appartient au mouvement. C'est pour cela qu'il faut empêcher le pouvoir de "privatiser" et contrôler la place de la République.
Face à ces intimidations policières nous pensons qu'il faut répondre collectivement. Nuit Debout a gagné une large audience et une légitimité. C'est notre meilleure arme face au pouvoir. Ce mardi, vers 14H00, la police a commencé à refluer de la place quand des cortèges de lycéenNEs sont arrivés et quand de plus en plus de monde a commencé à affluer pour les différentes commissions et réunions.
Alors il faut d'abord que notre réponse, sur Paris, ce soit que plus de monde vienne sur la place, chacun en fonction de ses disponibilités. Faisons des Matin debout : que ceux et celles qui peuvent passent, 15 mn, 30 mn, en allant au boulot, que des délégations viennent des lieux de travail, des facs et lycées, à la pause du midi, le soir.
Faisons vivre les Nuit Debout en dehors de Paris. Que le pouvoir soit débordé et ne puisse pas croire que la répression sur la place de la République permettra de mettre fin au mouvement.
Et contribuons à développer le mouvement contre la loi travail qui est aussi le moteur de cette volonté de tout changer pour qu'enfin ça change !
Le pouvoir veut continuer de contrôler nos jours et nos nuits. Il veut nous voler nos Nuits Debout : soyons encore plus nombreux et nombreuses pour reprendre nos jours comme nos nuits !
Montreuil, le 12 avril 2016