Alors que l’usine Lubrizol de Rouen dégageait encore une immense colonne de fumée, le gouvernement et son préfet s’entêtaient à dire qu’il n’y a pas de risque toxique aigu. Or, le site stockait des produits toxiques et dangereux pour l'environnement. Le toit parti en fumée contenait de l’amiante, produit hautement cancérigène, tout comme la suie et les benzènes.
Alors que l’on interdit les récoltes, et de faire sortir le bétail, de consommer œufs et lait produits dans 112 communes, on voudrait nous faire croire qu’il n’y a pas de risques pour la santé !
Dimanche soir, la préfecture et l’inspection académique ont annoncé que tous les établissements scolaires pouvaient rouvrir ce matin car ils avaient été « nettoyés ». Ce matin, dans plusieurs établissements, des enseignantEs ont exercé leur droit de retrait et ils et elles ont bien raison ! Car ils n’ont eu aucune garantie sur la fiabilité des procédures de nettoyage.
Le patron de Lubrizol s’est dit « très étonné » de l’incendie. Mais on peut remarquer que la zone qui a brûlé était confiée en sous-traitance à une entreprise de… nettoyage ! Est-ce normal que, pour des raisons de coûts, un secteur d'une entreprise Seveso haut seuil soit sous-traité ? Qui est responsable des produits qui se sont répandus dans l’atmosphère ? Qui a planifié le stockage des produits dangereux ? Qui a laissé un toit amianté, alors que la pose de toit fibro-ciment est interdite en France depuis 1996 ? La direction de l'entreprise est responsable. C'est elle qui a obligation de sécurité.
Nous exigeons que les dirigeants de Lubrizol et le gouvernement livrent toutes les informations nécessaires pour établir la vérité sur la situation : les produits présents dans l’usine, ceux qui ont brûlé, des analyses complètes de l’air, de l’eau et des suies, le respect ou non des procédures de sécurité par Lubrizol et la préfecture.
Nous exigeons qu'une commission d'enquête indépendante de l'État et de ses services soit mise en place, et ait accès à toutes les données.
Nous exigeons un suivi amiante (et des autres produits) pour touTEs, notamment les pompiers en première ligne, victimes d'une surmortalité par cancer.
Nous exigeons que Lubrizol prenne en charge tous les dommages causés sur la santé et l’environnement. Et aucunE salariéE de Lubrizol ou des entreprises sous-traitantes ne doit pâtir de cette situation : maintien intégral de leur salaire !
Nous luttons pour lever le voile sur les affaires des capitalistes, pour mettre fin aux secrets industriel et commercial, qui leur permettent de cacher, sous couvert de l’impératif de la concurrence, qu’ils sont les seuls responsables des dégâts écologiques.
Nous appelons à participer à la manifestation unitaire à Rouen, mardi 1er octobre à 18h, Palais de justice de Rouen, et au rassemblement devant le siège parisien de Lubrizol, à 18h à la Défense.
Rouen et Montreuil, le 30 septembre 2019.