A l’issue des 96h de garde à vue, les 11 membres de la CCAT interpellé.es mercredi ont été déféré.es devant des juges. Non seulement elles et ils ont été mis.es en examen pour plusieurs chefs d’accusation, mais un Juge des libertés a décidé de suivre les réquisitions du procureur et décrété leur placement en détention provisoire. Et pire encore, sept d’entre elles et eux – dont Christian Tein, responsable de l’Union Calédonienne, et Brenda Wanabo directrice de l’Association « Les Editions Populaires » qui anime aussi la radio Djido – se sont vu.es signifier que cette détention provisoire s'effectuera en métropole et qu’elles et ils allaient être transféré.es dans les heures qui viennent.
Alors qu’il ne parvient pas à reprendre le contrôle de la situation en Kanaky, le gouvernement de Macron choisit de durcir la répression en ciblant et déportant celles et ceux qui ont organisé la résistance du peuple de Kanaky. A défaut de légitimité politique, à défaut de preuves matérielles, les responsables d’un front politique sont traités comme des menaces majeures et éloignées du territoire qu’ils et elles défendent. La symbolique de cette décision est lourde : la Kanaky a été la terre de déportation des révolutionnaires de la Commune de Paris, des anticolonialistes algériens ou indochinois traités de terroristes, et aujourd’hui ce sont donc les Kanaks qui subissent la déportation politique.
Macron, Darmanin et Dupond-Moretti espèrent sûrement que ce précédent dans la répression politique passera inaperçu au regard des enjeux de la campagne électorale et du risque de victoire de l’extrême droite dont ils nous offrent un avant-goût amer. Pas question de laisser passer.
Le NPA-L’Anticapitaliste appelle à la mobilisation toutes les forces qui se sont opposées à la loi sur le dégel du corps électoral dont le vote a déclenché le soulèvement de colère du peuple de Kanaky, pour exiger la levée des poursuites contre les membres de la CCAT, la libération immédiate des emprisonné.es et le retour sur leur terre pour celles et ceux qui ont été transféré.es dans des prisons françaises.
Montreuil, le dimanche 23 juin 2024