C'est aujourd'hui que commence en « procédure accélérée » à l'Assemblée nationale le débat autour de la loi santé voulue par Macron et défendue par sa ministre Agnès Buzyn. Le vote est prévu dès le mardi suivant, puis partira au Sénat.
Votée par les deux assemblées avant l'été, cette loi doit permettre au gouvernement de modifier par ordonnances, donc sans débat public, la « carte sanitaire ». Le pouvoir aura ainsi un chèque en blanc pour supprimer d'un trait de plume des dizaines de services d'urgences, de chirurgie, ainsi que des maternités, et transformer ainsi les hôpitaux de proximité en maisons de retraite médicalisées, avec quelques lits de médecine. Une régression dramatique pour l'accès aux soins d'une partie de la population qui vit déjà dans des « déserts médicaux » où les cabinets médicaux ferment les uns après les autres...
C'est un véritable bras d'honneur que font ainsi Macron et Buzyn aux exigences sociales qui se sont exprimées depuis le mois de novembre, alors que, parmi les revendications du mouvement des Gilets jaunes et des « consultations citoyennes » qui ont suivi, figurent le maintien et le financement des hôpitaux de proximité, avec leurs services indispensables à la population des petites et moyennes agglomérations. Une véritable leçon de choses pour les vrais ou faux naïfs qui préconisent d'attendre les prétendues « conclusions » du Grand débat avant d'agir. Macron et Buzyn, eux, n'attendent pas pour imposer leur politique de destruction de l'Hôpital public, avec pour seul objectif de supprimer en 5 ans 15 milliards de dépenses d'assurance maladie.
Il n’existe qu'un moyen de les arrêter : la mobilisation, unie, des personnels hospitaliers, Gilets jaunes, associations de malades, comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité… Pour le retrait de ce projet de loi santé, il y urgence. Une exigence qui doit être portée avec force dans la grève et les manifestations de demain, mardi 19 mars.
Montreuil, le lundi 18 mars 2019