À peine le déconfinement annoncé, la RATP et la SNCF ont repris le sale boulot entamé avant la pandémie : s'acharner contre les syndicalistes, meneurs de la grève historique de l'hiver dernier, et qui se battent depuis des années contre les plans machiavéliques de leurs directions, empressées de démanteler le service public des transports.
Qu'ils aient été en première ligne face au Covid-19, assurant la continuité du service public en pleine crise sanitaire, semble importer peu. Ils ont même dérangé encore, par leur travail de terrain d'élus du personnel et CSSCT, en imposant des mesures sanitaires pour les salariéEs et les usagerEs des transports. « Héros du quotidien » un jour, hommes à abattre le lendemain, Éric Bezou, Ahmed Berrahal et Alexandre El Gamal sont tous les trois sous le coup de procédures disciplinaires pouvant aller jusqu'à la révocation.
Le sort d'Éric, cheminot en gare de Mantes-la-Jolie et syndicaliste SUD Rail, est déjà entre les mains de Muriel Pénicaud qui semble vouloir donner raison à la direction de la SNCF en autorisant son licenciement. Son tort ? S'être agenouillé face à ses chefs en dénonciation d'un management anxiogène. Ahmed et Alexandre, délégués CGT sur les dépôts de bus RATP de Flandre-Pantin et Vitry, sont eux convoqués en conseil de discipline, pour des prétextes tout aussi scandaleux : on leur reproche d'avoir bloqué leurs dépôts pendant la grève de décembre-janvier, lorsque nous étions nombreux sur les piquets à nous mobiliser à leurs côtés, pour nos retraites à touTEs.
Le point commun de tout cet acharnement : la volonté de faire taire toutes celles et tous ceux qui s'opposent à la destruction de notre service public, toutes celles et tous ceux qui opposent une résistance sur leur lieu de travail, toutes celles et tous ceux qui se battent pour faire valoir nos vies plutôt que les profits du patronat. Éric, Ahmed et Alex ne sont d'ailleurs pas les seuls à subir cette répression. Dans l'éducation nationale, dans la santé, et jusque dans l'inspection du travail, les cas se multiplient. Pour dire stop à cet acharnement contre les militantEs, il est de notre devoir à touTEs de défendre chaque camarade réprimé.
Le NPA apporte tout son soutien à Éric, Ahmed et Alexandre, et exige l'abandon de toute poursuite à leur égard. Nous appelons à les entourer de la solidarité la plus large, notamment lors des rassemblements organisés mercredi 10 juin à 13h devant le conseil de discipline de la RATP place Lachambeaudie (Paris 12e), et mardi 16 juin devant la gare Saint-Lazare. À tous ceux qui espéraient confiner nos colères, nous le disons tout net : ils ne nous feront pas taire !
Montreuil, le 8 juin 2020