Le rapport des experts à propos de l'accident de Brétigny est accablant pour la direction de la SNCF. C'est bien le défaut d'entretien qui en est la cause, le rapport parlant d'un “état de délabrement jamais vu ailleurs”.
Le manque de moyens, le manque de personnels ont conduit à une dégradation considérable des infrastructures, que la direction masque pour ne pas ternir son image.
La réforme ferroviaire, si elle est mise en place, accélérera cette dégradation. En effet, en séparant, pour les privatiser, les services rentables et les services non rentables comme l'entretien, la réforme pousse à de nouveaux désastres.
Et l'abrogation de la réglementation du travail des cheminots va aussi avoir des conséquences néfastes en terme de sécurité des circulations, puisque son remplacement par une convention collective au rabais signifiera plus de flexibilité horaire et plus de fatigue pour les cheminots, donc une augmentation du risque d'accidents.
En Grande-Bretagne, les résultats d'une réforme similaire ont tourné à la catastrophe permanente.
La logique de l'ouverture à la concurrence et de la rentabilisation du chemin de fer mène à la catastrophe. Afin d'assurer véritablement sa mission de service public en toute sécurité, le chemin de fer doit être mis sous monopole public, contrôlé par les cheminots et les usagers. La règlementation du travail doit être de haut niveau, il est également nécessaire de revenir sur les dizaines de milliers de suppressions de postes opérées ces dix dernières années.