Le 19 juillet dernier, jour de ses 24 ans, Adama Traoré mourrait asphyxié par trois gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Cette vérité, simple et révoltante, a tout de suite été la cible de tentatives de couvrir les responsables de l'affaire. D'abord par les gendarmes eux mêmes, puis par le Procureur de la République, qui a menti sciemment, inventant une pseudo maladie, ou l'influence de stupéfiants, pour justifier la mort du jeune homme.
Des forces de répression qui tuent et se serrent les coudes, et sont censée enquêter sur elles-mêmes, une justice qui déforme, protège, mais aussi un gouvernement qui réprime, comme les jours qui ont suivi le 19 à Beaumont, et lors de la marche à partir de gare du Nord le 30 juillet stoppée avant même d'avoir commencé : c'est le schéma implacable de l'impunité policière et des autres corps comme, en l'occurrence, la gendarmerie. Le schéma subi par toutes les familles de victimes, dont les noms sont si nombreux qu'on ne peut les citer : quinze morts par an dans les mains de la police !
Voilà donc où est la violence, du côté des forces qui quadrillent les quartiers populaires au service d'un ordre injuste, harcelant les membres de notre classe et en particulier, menant en permanence des contrôles au faciès. Du côté d'un Etat sans cesse plus autoritaire et répressif, en état d'urgence permanent, enchaînant actuellement les procès de manifestant-e-s, de syndicalistes, de militant-e-s après avoir multiplié les violences au printemps.
Contre l'impunité, contre les violences policières, pour la vérité et la justice pour Adama Traoré, nous répondons donc à l'appel de sa famille à marcher de la place du Châtelet à celle de la République à 13h ce samedi 5 novembre, et à s'y rassembler à 16h pour un meeting. Sans justice vous n'aurez pas la paix !
Montreuil, le 2 novembre 2016