Publié le Jeudi 27 février 2025 à 21h57.

Le sport, nouveau champ d’action pour l’islamophobie d’État

Le 18 février, l'adoption au Sénat d’un projet de loi porté par un sénateur de la majorité (Michel Savin, LR) qui vise l’interdiction du port du hijab lors des compétitions sportives initie une nouvelle séquence législative islamophobe. Cette proposition se situe dans la continuité du choix fait par la France, et condamné par l’ONU et plus généralement la presse internationale, d’interdire aux athlètes françaises le port du voile lors des compétitions sportives durant les Jeux Olympiques de cet été.

Le sénateur prétexte d’un prétendu « objectif de radicalisme religieux » pour criminaliser le port d’un vêtement que de nombreuses musulmanes choisissent de porter et participe ainsi à véhiculer une vision islamophobe et raciste de leurs pratiques cultuelles, alors que le ministère de l’Intérieur lui-même concluait en 2022 à l’absence de radicalisation ou de communautarisme dans le sport.

Plus encore, la proposition de loi instrumentalise les sports afin d’empêcher la pratique cultuelle de l’islam : en effet, son deuxième article, qui vise à limiter le prêt des équipements sportifs aux associations cultuelles, met en danger l’observation des fêtes religieuses musulmanes. Celles-ci requièrent souvent d'accueillir davantage de croyantEs que ne le permettent les locaux ordinaires des mosquées.

Cette disposition juridique tend à renforcer les difficultés pour les musulmanEs à organiser leur culte, et ouvrir aux municipalités islamophobes de nouvelles voies pour limiter la pratique de l'islam.

Il n’est pas difficile d’identifier la continuité entre cette démarche et celles qui ont été à l’origine de la loi de 2004 et de l’interdiction des signes religieux dits ostentatoires dans les établissements scolaires.

Une telle mesure constitue une nouvelle atteinte aux libertés des musulmanEs, qui les stigmatise toujours davantage, au point de rendre difficile leur vie sociale en France.

Elle correspond à une criminalisation dangereuse de la pratique de l’islam, et constitue un pas supplémentaire dans l’institutionnalisation de l’islamophobie.

Le NPA-A réaffirme son soutien à l’ensemble des musulmanEs et des personnes assignéEs à l’islam discriminées en France. Nous dénonçons les propos islamophobes du porteur de ce projet de loi, qui identifie la visibilité de l’islam au « radicalisme religieux », et ce projet de loi qui conduit à une interdiction globale du port du hijab et sa criminalisation, un point qui fait partie du programme du RN.

Le NPA-A soutient l’abrogation de la loi de 2004 et de l’ensemble des lois islamophobes, chaque jour plus urgente et appelle à soutenir toutes les initiatives des musulmanEs qui visent à défendre leurs droits et appelle à une large mobilisation de l’ensemble de notre camp social pour la dignité des musulmanEs.

Montreuil, le 27 février 2025