L’accord entre l'Union populaire et le Parti socialiste vient d’être officiellement annoncé. Le PS sera candidat dans 70 circonscriptions, avec sur le fond des concessions programmatiques. Ainsi l’emblématique question de la retraite à 60 ans pour toutes et tous est devenue un « droit à la retraite à 60 ans », signifiant donc de possibles décotes. La revalorisation du SMIC à 1400 euros n’est plus « immédiate » comme dans les autres accords. La désobéissance à certaines règles européennes qui empêchent tout progrès social devient quant à elle beaucoup plus floue.
Nous regrettons que le PS soit ainsi intégré, et pas de manière marginale, à l’alliance en construction pour les législatives. Ce parti, malgré les nombreuses ruptures en son sein, reste le parti du social-libéralisme, aux affaires dans de nombreuses régions et départements. À gauche, nous sommes des millions à vouloir tourner la page des politiques qu’il a menées.
Une nouvelle rencontre entre le NPA et l’Union populaire est prévue en fin d’après-midi. Nous nous y rendrons, convaincus de la nécessité de mener les discussions jusqu’au bout pour parvenir à des candidatures permettant de faire face à la droite et à l’extrême droite, pour essayer d’empêcher Macron d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale, et qui seraient un outil pour construire touTEs ensemble les mobilisations nécessaires au changement du rapport de forces. Un tel accord devrait nécessairement être en rupture avec les politiques libérales, y compris celles menées par la gauche, le gouvernement Hollande en particulier.
Si le PS confirme demain soir par une décision de son Conseil national sa participation à cet accord, qui intègrerait dès lors des formes de compromis avec le social-libéralisme, ce ne serait malheureusement pas ce chemin qui serait suivi. A fortiori dans la mesure où la place qui est accordée au PS est très largement supérieure à ce que l’Union populaire elle-même avait proposé au début des discussions concernant les législatives, à savoir une répartition basée sur les scores à la présidentielle. Dans une telle répartition, les 1,7% d’Anne Hidalgo représentent moins de 30 circonscriptions. Le PS en aura pourtant 70… Alors que dans le même temps, il n'est proposé au NPA que 5 circonscriptions (au lieu des 13 correspondant à notre score à la présidentielle), non gagnables, et qui ne correspondent en outre pas à ce que nous proposions — entre autres en Gironde.
Le NPA ne court évidemment pas après les postes d’élu.e.s — cela se saurait — et c’est essentiellement autour des questions programmatiques et de profil de la campagne que nous avons jusqu’à présent discuté. Il n’en demeure pas moins que ces propositions, auxquelles s’ajoute désormais l’intégration du PS et d’une partie de son orientation, sont un mauvais signal pour toutes celles et tous ceux qui sont comme nous convaincus de la nécessité de construire une gauche de rupture, de combat contre l’extrême droite, Macron et toutes les politiques libérales, d’où qu’elles viennent.
En essayant résolument de rechercher un accord, nous continuerons de défendre ces perspectives lors de la prochaine rencontre avec l’Union populaire. Si les conditions sont réunies, la direction large du NPA, le Conseil politique national, se réunira exceptionnellement demain soir en vue de la validation d’un possible accord.
Montreuil, le 4 mai 2022.