Après un remaniement en forme de pétard mouillé, Hollande s’est livré ce soir à son exercice préféré : la posture du chef d’Etat pour cacher l’enfumage à grande échelle. Quel que soient les sujets abordés, derrière les grands mots se cache toujours la même orientation anti-sociale, anti-démocratique, anti-écologique.
Ainsi pour commencer la question de Notre-Dame-des-Landes et la réponse proposée par Hollande, certainement le fruit de tractation pour débaucher quelques écologistes en mal de postes gouvernementaux : le référendum local. Derrière la pseudo-démocratie, l’ultime manœuvre pour débloquer une situation où le gouvernement aux ordres de Vinci est bien mal en point, et jouer une partie de la population contre une autre. Tensions et divisions assurées, avec pour horizon des travaux qui démarreront en octobre…
Et on continue avec la réforme du code du travail, pour « plus de sécurité pour les salariés et plus de souplesse pour les entreprises »… La « souplesse », on n’a aucun mal à la voir dans le discours de Hollande, avec le développement des accords d’entreprise, des référendums (encore !) d’entreprise, dans un contexte où le rapport de forces est toujours difficile pour les salariés pressionnés par les chantages patronaux et certains syndicats complices. Et pour la « sécurité » pour le monde du travail, on repassera, tout comme la baisse du chômage bien évidemment…
Et sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, Hollande reste bien entendu droit dans ses bottes, pas gêné par les majorités parlementaires de ces derniers jours sous le signe de l’unité gauche-droite et du soutien de Sarkozy lui-même.
Non décidemment, aucune surprise, le président creuse toujours le même sillon, espérant que celui-ci le conduira jusqu’aux urnes l’année prochaine. D’ici là, parions que la contestation sociale, les résistances, viendront perturber le petit jeu du président arnaqueur.
Montreuil, le 11 février 2016