Samedi, le Parlement russe a voté à l'unanimité le principe d’une intervention militaire « sur tout le territoire de l’Ukraine » au moment où, en Crimée, base navale militaire de la Russie, la partie prorusse de la population en appelle à Poutine qui y aurait d'ores et déjà dépêché de nouvelles troupes. Dans l'Est de l'Ukraine aussi ont lieu des manifestations prorusses. En réponse, à Kiev, Vitali Klitschko, un des chefs de file de la contestation contre Ianoukovitch, a appelé le Parlement à proclamer la « mobilisation générale » face à ce qu'il a qualifié d'« agression russe » en Ukraine. Les grandes puissances occidentales dénoncent l'initiative russe mais elles ont, de leur côté, encouragé les forces réactionnaires et libérales dont l'extrême-droite fascisante pour que l'Ukraine se rapproche de l'Union européenne.
Après les serviteurs de Poutine, les serviteurs des puissances occidentales veulent étouffer la révolte des travailleurs et de la population contre les ravages de la crise économique provoquée par les oligarques et les affairistes qui ont systématisé la corruption. Les rivalités des grandes puissances pour contrôler cette région stratégique sont en train de déboucher sur une partition de l'Ukraine comme il advint pour l'ex-Yougoslavie dans les années 90 au prix de terribles drames humaines et sociaux.
Pour enrayer le processus meurtrier qui est en cours, les peuples d'Ukraine ne peuvent pas compter sur l'ONU et la diplomatie soumises aux luttes d'intérêts entre l'Union Européenne alliée des USA et la Russie pour défendre leur droit à l'autodétermination. Seule l'intervention des travailleurs, des classes populaires peut empêcher le pire, comme elle a pu renverser la dictature honnie de Ianoukovitch, pour imposer le respect des droits des peuples et de travailleurs, mettre fin aux privatisations qui ruinent l'économie ukrainienne, ouvrir la voie à une Europe fondée sur la solidarité et la coopération et non la concurrence contre les peuples.
Montreuil, 2 mars 2014