Depuis hier soir, le journaliste Taha Bouhafs est détenu par la police. D’abord placé en garde-à-vue, il vient d’être déféré au tribunal porte de Clichy pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Que lui reproche le pouvoir ? D’avoir twitté sur la présence du couple présidentiel lors d’une représentation théâtrale à laquelle il assistait hier soir aux Bouffes du Nord. L’arrivée importante de manifestantEs pour le retrait de la réforme des retraites a obligé le président impopulaire à une piteuse fuite sous le regard des caméras.
C’est d’abord cela que le pouvoir veut faire payer à Taha Bouhafs. Pourtant, comme l’ont montré plusieurs enquêtes sérieuses, notamment celle de Libération, l’annonce de la présence de Macron et l’appel à un rassemblement de protestation contre sa politique a commencé à circuler sur les réseaux sociaux avant le tweet de Taha Bouhafs. L’accusation lancée contre lui n’en est donc que plus grossière...
En réalité, dans le contexte de la grève qui dure depuis plus d’un mois et demi contre le projet de loi sur les retraites, à l’issue d’une journée marquée par plusieurs blocages et occupations comme celui du Louvre, ce pouvoir ne supporte plus la contestation sociale et cherche à la réprimer, à faire taire, par tous les moyens dont il dispose. C’est ainsi qu’il faut comprendre cet acharnement contre Taha Bouhafs. « Journaliste des luttes », il est présent sur toutes les mobilisations de notre camp social, et a aussi été un des organisateurs de la grande marche contre l’islamophobie le 10 novembre dernier.
Invité de notre dernière université d’été, nous voulons l’assurer, lui et le média pour lequel il travaille « Là-bas si j’y suis », de notre totale solidarité. Pour la liberté d’informer, contre celles et ceux qui veulent faire taire toute contestation, nous exigeons sa libération et l’arrêt de toutes les éventuelles poursuites dont il pourrait faire l’objet. Ses soutiens se retrouveront à 21h au TGI porte de Clichy.
Montreuil le samedi 18 janvier 2020