Mercredi 29 septembre, la loi Rilhac a donc été adoptée à l’Assemblée, par 65 voix contre 14.
Cette loi signifie une transformation profonde de l’organisation des écoles, et une modification totale des rapports entre collègues. Son article 1 redéfinit fondamentalement la fonction du directeur ou de la directrice. Il est en effet stipulé qu’« il bénéficie d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige. Il dispose d’une autorité fonctionnelle permettant le bon fonctionnement de l’école et la réalisation des missions qui lui sont confiées ». En faisant du directeur ou de la directrice d’école un supérieur hiérarchique de ses collègues, le ministère Blanquer réalise un projet depuis longtemps poursuivi par les gouvernements successifs : casser le cadre collectif que constituaient les conseils des maîtres et des maîtresses, et mettre en place dans chaque école un chefaillon chargé d’imposer les injonctions ministérielles et d’en faire le bilan aux inspecteurs et inspectrices.
Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si cette loi est adoptée au moment où Macron annonce la mise en place de l’expérimentation de l’embauche des enseignants et enseignantes par les directeurs d’écoles dans 50 écoles marseillaises. La majorité des conseils des maîtres concernés ont d’ailleurs pris position contre cette expérimentation.
Dans le même temps, la loi ne prévoit évidemment aucun moyen pour que les directeurs et directrices puissent accomplir ce qui devrait être réellement leur tâche : pas d’élargissement du temps de décharges, aucune aide administrative. Ce sont pourtant les deux revendications portées par la profession !
Cette loi ne poursuit qu’un seul but : une transformation managériale brutale de l’école.
Le texte doit maintenant être adopté en deuxième lecture au Sénat. S’il n’y a rien à attendre des amendements qui pourront être déposés, cela laisse cependant encore le temps de construire la mobilisation pour imposer le retrait total de la loi, et pour exiger au contraire de véritables moyens pour travailler dans des conditions dignes !
Montreuil, le 30 septembre 2021