Le lycée Jean Jaurès occupé par plusieurs centaines de migrantEs, réfugiéEs et sans-papiers, a été expulsé ce mercredi 4 mai au matin. Plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles ont été déployées pour cette opération. Des personnes solidaires massées devant les portes ont été bloquées par les flics qui les ont ensuite gazées puis dégagées de force.
A l’intérieur du lycée les migrantEs ont refusé d’être triéEs par statut et nationalité. Aucune garantie ne leur étant donné sur la liberté pour les sans-papiers, ils et elles ont exigé de pouvoir tous et toutes sortir librement, préférant continuer leur lutte dans la rue ensemble que de laisser certainEs en centres de rétention. Les flics ont alors utilisé la force pour sortir d’abord les personnes solidaires et pouvoir ensuite embarquer les migrantEs. Une journaliste du Monde présente dans le lycée a même été menacée par la police qui a relevé son identité et promis : « on va s’occuper de vous ». L’évacuation a été retardée, le premier bus amené devant le lycée étant immobilisé et bloquant l’accès, un de ses pneus dégonflé par une petite main magique. Plusieurs centaines de manifestantEs à l’extérieur ont été repousséEs par les flics tandis que les migrantEs étaient embarquéEs dans des bus privés conduits par des flics en uniforme.
Cette opération, décidée par Cazeneuve, a été entièrement pilotée par la préfecture de police. Le pouvoir n’essaye même plus de se donner de masque en se couvrant derrière l’OFPRA, les services de la mairie de Paris et des associations complices comme lors des autres opérations d’évacuation.
Le NPA dénonce cette nouvelle escalade policière contre les migrantEs et la responsabilité combinée de la mairie de Paris, du gouvernement et du Conseil Régional. Droite et majorité gouvernementale et municipale sont sur la même longueur d’onde que le FN quand il s’agit de taper sur les migrantEs.
Le NPA dénonce l’hypocrisie de la Mairie de Paris qui, toute honte bue, organise samedi 7 mai sur le parvis de l’Hôtel de Ville, une « Fête de l’Europe » sous le thème du « vivre ensemble » avec un débat intitulé « Europe et réfugiés : un test de solidarité ? ». Alors que la Mairie de Paris nous dit qu’il n’y a pas de moyens pour héberger les mal-logéEs et les réfugiéEs, ce lycée était inoccupé et faisait plusieurs milliers de m2.
Le NPA exige qu’aucun des migrantEs expulséEs ce matin ne soit arrêté et placé en centre de rétention. Tous et toutes doivent être régulariséEs.
Alors que les violences policières ne cessent d’augmenter contre tout le mouvement social, généralisant ainsi des violences visant d’abord les migrantEs et les habitantEs des quartiers populaires, le NPA appelle à développer les mobilisations dans chaque quartier aux côtés des migrantEs pour la liberté de circuler et de manifester, avec ou sans papiers.
Montreuil, le 4 mai 2016