C’est dans un contexte sanitaire toujours lourd, avec près de 10 000 nouveaux cas et 458 nouveaux décès en 24 heures, que Macron a parlé. Si son allocution a bien commencé en égrainant quelques chiffres concernant cette situation, c’est pour ne pas dire grand chose sur la question, en particulier concernant l’organisation de notre système hospitalier et ses personnels. Il faudra juste se contenter de l’engagement à un écart maximum de 24h entre le test PCR effectué et son résultat… Et que penser de cette annonce d’isolement contraignant pour les personnes testées positives ? La continuité de la méthode autoritaire de ce pouvoir dont on connaît les pratiques sur d’autres terrains ?
Les annonces qui ont suivi, présentant un calendrier en trois temps, étaient attendues tant le gouvernement a feuilletonné ces annonces depuis deux ou trois jours. Dans ce cadre, la part belle a été accordée à la réouverture des commerces et services dès ce samedi. Les petits commerces dits « non essentiels » vont être autorisés à rouvrir… permettant aux grandes surfaces d’en faire de même dans tous leurs rayons. De quoi accompagner le report d’une semaine de la grande foire commerciale du « Black Friday » dont on sait que les véritables bénéficiaires sont en réalité les plateformes en ligne et la grande distribution...
Sur un ton assez infantilisant, posant en père de famille protecteur, Macron nous somme de faire attention dans nos réunions familiales ou amicales, s’invitant jusqu’à nos tables, le tout au nom du « bon sens ». On a trouvé le président bien moins loquace sur la situation sur les lieux de travail et dans les établissements scolaires où circule pourtant le virus.
Malgré ces nouvelles « libertés » qui nous sont gracieusement accordées, nos vies vont rester pour l’instant largement pressurées, toujours rythmées par des « attestations de déplacement » qui restent obligatoire, donc par les contrôles et les amendes. Et si le confinement est levé mi-décembre, ce sera de toute façon pour être remplacé par un couvre-feu de 21h à 7h du matin ! Notre droit d’aller au travail, pour celles et ceux qui ont un emploi ou étudient, est donc seulement élargi à celui de consommer plus... pour celles et ceux qui en ont les moyens.
Pour le reste, rien ne devrait changer, en attendant les fêtes de fin d’année où, si nous respectons bien les consignes, une « permission » pourrait nous être accordée. Un confinement plus ou moins « allégé » qui sera de toutes façons maintenu jusqu’à la vaccination massive de la population, vaccination qui pourrait commencer dès cette fin d’année.
Et si le commerce ou les entreprises n’ont pas été oubliées ce soir, on sera bien à la peine de trouver chez Macron la moindre mesure sociale : ni pour les hôpitaux, ni pour l’emploi et contre les licenciements, ni même pour les petits commerçants endettés...
« Aujourd'hui nous tenons ensemble, demain nous vaincrons ensemble », conclut sans gêne le président, représentant d’un pouvoir inorganisé incapable de répondre de façon cohérente à la crise sanitaire. Si victoire ensemble il doit y avoir, ce sera bien contre ce gouvernement incompétent.
Montreuil le mardi 24 novembre 2020