Pas une semaine ne se passe, en France, sans une « polémique » islamophobe. Cette fois, c’est la FCPE qui est dans le viseur, pour avoir sorti une affiche sur laquelle une femme voilée affirme : « Oui, je vais en sortie scolaire, et alors ? » Il n’en a pas fallu plus pour que les islamophobes se déchaînent sur les réseaux sociaux, au point que la FCPE a annoncé porter plainte contre l’un des animateurs du « Printemps républicain », Laurent Bouvet, pour « incitation à la haine raciale ».
Jean-Michel Blanquer est lui aussi monté au créneau contre la fédération de parents d’élèves, trois semaines après avoir tenté de détourner l’attention lors d’une rentrée agitée en essayant de faire croire qu’il y aurait moins de petites filles que de petits garçons dans les écoles maternelles (ce que les chiffres de son ministère démentent) en raison du « fondamentalisme islamiste ».
Même s’il est usant de devoir le répéter, nous le répétons : la laïcité, invoquée par ceux qui s’en prennent à la FCPE et aux mères d’élèves voilées, est une obligation de neutralité de l’État, qui garantit le libre exercice des cultes et la liberté de conscience, ainsi que l'égalité des individus devant la loi, quelle que soit leur religion.
Vouloir imposer la « neutralité » à des parents accompagnant des sorties scolaires et, partant, interdire ces dernières aux femmes voilées, n’a donc rien à voir avec la laïcité et tout à voir avec la stigmatisation et la discrimination. Blanquer aurait dû lire le livret « la Laïcité à l’école » diffusé en cette rentrée par son ministère, qui explique (p. 92) que l’obligation de neutralité ne concerne pas « l’accompagnement d’une sortie scolaire, à l’extérieur de l’établissement. »
Le NPA affirme son soutien à la FCPE face à la campagne de haine et de calomnies dont elle est l’objet, et s'indigne de la nouvelle opération islamophobe en cours. Les femmes voilées sont des parents d’élèves comme les autres et doivent pouvoir accompagner les sorties scolaires. Plutôt que de s’en prendre à elles, Blanquer ferait mieux de se préoccuper du manque criant de personnel dans les établissements.
Montreuil, le 24 septembre 2019.