“Concentré à la tâche”, oui mais laquelle ? Hier soir dans son interview télévisé, Macron s’est livré à son exercice de com’ préféré : se mettre en scène comme président de la République prétendument tout puissant… mais au seul service de ses amis capitalistes.
Sans surprise donc, bien campé sur le terrain de l’extrême droite, Macron a fait assaut de fermeté contre les migrantEs et les réfugiéEs. "On ne peut pas accueillir toute la misère", en menaçant les pays d’arrêt des aides s’ils ne retiennent pas les migrantEs et en précisant qu' "il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation. Il y en aura jamais".
La population, réduite à la détresse par l’explosion des prix (en moyenne +5% d’une année à l’autre) avec d’incessants pics d’inflation, n’a droit qu’à du blabla et à l’absence de réponses politiques fermes. Macron a dû faire machine arrière sur sa volonté de faire vendre à perte les distributeurs de carburants, qui se sont pourtant bien enrichis ces derniers temps. Ainsi, Total a beau avoir enregistré l’année dernière un bénéfice record de près de 36 milliards d'euros de bénéfices (résultat net ajusté), il est en effet hors de question pour l’entreprise, par ailleurs écocide, de lâcher le moindre centime… à part à ses actionnaires ! Devant ce refus ferme et à peine poli, Macron a donc été contraint de remballer sa proposition, et demande maintenant aux distributeurs de vendre “à prix coûtant”. Une demande qui ne sera pas plus concrétisée que la précédente… Et ce n’est pas la mesurette d’une nouvelle aide de 100 euros par voiture et par an pour les plus en difficulté qui va donner le change.
Macron a également profité de son petit numéro télévisé pour tenter de vendre sa conférence sociale du 13 octobre, où parait-il sera discuté la question des salaires. “On va travailler avec toutes les branches qui ont encore un salaire en dessous du smic légal”... Mais que les capitalistes et les actionnaires soient rassurés, Macron n’est “pas pour qu'on indexe tous les salaires sur le prix, sinon on crée une boucle inflationniste"...
Macron ne peut à l’évidence pas attaquer la main qui le nourrit, car ce serait faire l’inverse de ce pour quoi il est en place. Pourtant, prendre sur les profits pour une répartition des richesses en faveur de la majorité reste l’unique moyen de répondre aux urgences sociales. Cela passe par augmenter le rapport de forces avec les grands groupes, leurs patrons et actionnaires. Le blocage des prix de l’alimentaire ; la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité ; des augmentations sensibles de salaires, 400 euros de plus pour touTEs ; l’indexation des salaires sur les prix… Autant de mesures que notre camp social ne pourra gagner que par la mobilisation.
Montreuil le lundi 25 septembre 2023