L'intervention militaire française en Centrafrique a commencé. Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné à cette opération de police internationale une prétendue légitimité en invoquant, cette fois encore, des raisons humanitaires. L'intervention aurait pour but de «restaurer l'ordre constitutionnel» et de «préparer le terrain à de futures élections » mais surtout et dans l'immédiat assurer le «désarmement, le cantonnement et démantèlement des groupes armés».
En fait, la France intervient dans cette ancienne colonie où elle a une vieille tradition de pillage et de soutien aux dictateurs comme l'ubuesque Bokassa pour y défendre ses propres intérêts. C'est elle qui a mis en place, il y a dix ans, le président Bozizé dont le régime haï et corrompu s'écroule.
Personne ne peut rester indifférent devant le sort dramatique de la population mais l'intervention militaire commanditée par les grandes puissances impérialistes ne résoudra rien bien au contraire. Son but n'est pas de mettre fin aux exactions et aux pillages des bandes armées de la Seleka. Cette intervention obéit aux mêmes objectif que celle au Mali. Dans les deux cas comme dans le reste de l’Afrique il s'agit de maintenir l'ordre des grandes puissances alors que le régime politique qu'elles ont mis en place n'a plus aucun pouvoir. Pour le gouvernement Hollande -Ayrault, il s'agit de préserver les privilèges de la vieille puissance coloniale qu'est la France, ceux des multinationales françaises, les Areva, Bolloré et autres Total.
L'intervention militaire ne peut entraîner pour la population que de nouvelles souffrances, de nouveaux drames.
Hors d'Afrique les troupes françaises.
Montreuil, le 5 décembre 2013