Ce 22 août, le tribunal de la Cour d’Appel de Paris a rendu sa décision de justice. Elle a jugé irrecevables les demandes de Tran To Nga, allant dans le sens du Tribunal d’Évry qui avait rejeté la plainte en 2021.
Cette Franco-Vietnamienne de 82 ans a intenté une action en justice pour faire reconnaître la responsabilité d’entreprises américaines dans la fabrication de l’arme chimique déversée pendant la guerre du Vietnam.
Journaliste pour le journal Giai Phong, du Front de libération du sud Vietnam, elle a 24 ans lorsqu’elle est touchée par l’agent orange. Cela va impacter durablement sa santé et celles de ses descendant.e.s. Elle est atteinte d’un diabète de type II, d’une tuberculose et d’un cancer du sein. Sa première fille, née en 1969, est décédée d’une malformation cardiaque au bout de 17 mois. Ses deux autres filles, ainsi que ses petits-enfants, sont atteintEs de pathologies graves précise le Collectif Vietnam Dioxine.
Ce dernier déclare qu’il y a environ 3 millions de victimes de l’agent orange au Vietnam, au Cambodge et au Laos. C’est l’un des premiers écocides de l’histoire, une catastrophe humaine et environnementale.
Le Collectif Vietnam Dioxine, fondé il y a 20 ans, lutte pour la reconnaissance des victimes de l’agent orange. Ses militant.e.s se mobilisent pour une écologie décoloniale et soutiennent Tran To Nga dans son combat, jusqu’à son dernier souffle.
Selon la Cour d’Appel, les demandes se heurtent à l’immunité de juridiction. Cette dernière permet aux multinationales de se protéger puisqu’elles étaient soi-disant contraintes par le gouvernement des États-Unis de l’époque. Or, ce gouvernement est inattaquable.
Le combat ne s’arrête pas là, les avocats de Tran To Nga, Me William Bourdon et Bertrand Repolt, ont déclaré : « Le combat porté par notre cliente ne s'arrête pas avec cette décision. Nous faisons, bien entendu, un pourvoi en cassation. Dans cette affaire qui est une affaire de principe, les juges ont endossé une attitude conservatrice à rebours de la modernité du droit et contraire au droit international et au droit européen. C'est la Cour de cassation qui tranchera. La bataille judiciaire continue. »
Tran To Nga s’exprime : « Ce n’est pas que mon combat, c’est aussi celui de millions de victimes », confirmant sa volonté de se battre « jusqu’au bout», car « c’est le dernier combat de ma vie ».
Comme d’habitude, la justice française, capitaliste et coloniale, sert les intérêts des grandes puissances et ignore par lâcheté politique les vraies victimes. Combien de temps allons-nous laisser les multinationales mpoisonner les corps et lesterres ? Combien de temps allons-nous laisser l’impunité au racisme environnemental ?
Le NPA - l’Anticapitaliste soutient Tran To Nga dans sa lutte et milite pour une justice décoloniale et la fin de l’immunité pour les entreprises empoisonneuses.
Montreuil, le 22 août 2024.