Publié le Mardi 8 avril 2025 à 17h40.

Solidarité avec Gino : Non à l’extradition de notre camarade et à la criminalisation de l’antifascisme

Mercredi 9 avril, Rexhino Abazaj, militant antifasciste plus connu sous le nom de "Gino", sera enfin fixé sur son sort. Après près de cinq mois de détention, notre camarade est plus que jamais sous la menace d’une extradition vers la Hongrie de Viktor Orbán. Son "crime" ? Avoir lutté contre l’extrême droite violente à Budapest !

Un mandat d’arrêt européen au service de l’extrême droite

Tout commence le 11 février 2023. Traditionnellement, à cette date, des centaines de nuisibles fascistes convergent de toute l’Europe en Hongrie lors du “Jour de l’Honneur”. L’objectif est de célébrer en grande pompe le prétendu “héroïsme” des SS et collabos hongrois lors de leur grande défaite face à l’Armée rouge, à la Libération en 1945.

Le 11 février 2023, Gino et plusieur·es militant·es antifascistes européen·nes se rendent à Budapest pour mettre un frein à ces démonstrations haineuses. Mais, dans la Hongrie d’Orbán on ne dérange pas les fachos impunément. Rapidement les autorités l'accusent, ainsi qu’une dizaine d'autres personnes (dont la militante italienne, Ilaria Salis), d'avoir "brutalement attaqué des néonazis".

Un an plus tard, en janvier 2024, Gino (toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie) est finalement interpellé à Paris à la sortie d’un centre social par les services antiterroristes (c’est dire la débauche de moyens et l’ampleur de la répression pour arrêter un militant antifasciste).

Après quatre mois et demi de détention provisoire, la Cour d’appel de Paris se prononcera définitivement sur son extradition ce mercredi 9 avril et si la justice devait statuer dans le sens d’Orbán, alors notre camarade risquerait de passer les 24 prochaines années dans les geôles hongroises…

Faux procès, vraie menace

La Hongrie de Viktor Orbán, fer de lance de l’extrême-droite néo-libérale en Europe, s’est spécialisée dans la criminalisation de toute opposition. Il faut dire que lorsqu’il s’agit de protéger les néonazis enfiévrés qui paradent dans ses rues, l’État hongrois ne lésine pas sur les moyens : surveillance de masse, fichages généralisés, coopération policière transfrontalière, etc… Impossible de ne pas voir, dans ce contexte, la demande d’extradition visant Gino, comme un acte de représailles politique.

Dans un système judiciaire notoirement inféodé au pouvoir, "il est évident qu'il n'aura pas de procès équitable et que la décision est écrite d'avance" rappelle son avocat, Me Laurent Pasquet-Marinacce. D’ailleurs, les avocats du militant antifasciste ont démonté pièce après pièce les pseudos “garanties” fournies par les autorités hongroises pour assurer un procès juste à Gino. Pourtant, la justice française (longtemps en faveur d’une remise “automatique” à la Hongrie) ne semble toujours pas décidée sur la question.Face à la répression des antifascistes, solidarité de classe !

 

Rassemblement de soutien place Louis Lépine à Paris, mercredi 09 avril à 12h