Communiqué du NPA et de Philippe Poutou.
Le groupe de travail 2 du GIEC a publié le 28 février le volet « Impacts et adaptation au changement climatique » du sixième rapport. La catastrophe est encore pire, plus rapide, plus grave, plus injuste que les prévisions.
Les conséquences sociales et sanitaires sont déjà dramatiques, mais les projections sont encore plus inquiétantes : sécurité alimentaire menacée, pénurie et pollution de l’eau, maladies favorisées par les pollutions et par les chaleurs extrêmes, menace de nouvelles zoonoses. Les plus pauvres, les peuples indigènes, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les premières victimes, en particulier dans les pays du Sud global.
Le rapport établit que « les stratégies de développement dominantes vont à l’encontre d’un développement soutenable du point de vue climatique ». Le bilan des politiques dites d’adaptation menées par les gouvernements est sans appel : elles sont injustes et bénéficient d’abord aux plus riches, elles servent de substitut aux politiques de réduction des émissions et sont menées au détriment des peuples indigènes, des populations pauvres et des femmes.
Le rapport met l’accent sur l’urgence : « Tout délai supplémentaire dans l’atténuation ou l’adaptation compromet l’avenir ».
Malgré les pressions des États les plus riches, en particulier des États-Unis, il pose la question des « pertes et dommages » pour financer la réparation des dégâts déjà faits.
Si les politiques inégalitaires continuent, le nombre d’humains vivant en extrême pauvreté passera de 700 millions à un milliard dès 2030. Ce ne sont plus seulement des seuils physiques qui sont franchis, mais aussi des « points de bascule sociaux ».
Plus que jamais, justice sociale et justice climatique sont indissociables. En France comme dans le reste du monde, les richesses des plus riches et des capitalistes ont explosé pendant la crise, en grande partie grâce aux aides publiques alors que la pauvreté et la précarité ne cessent de s’aggraver et que le productivisme capitaliste, détruit la vie des peuples, le climat et le vivant, et nous entraîne dans un monde toujours plus dangereux et guerrier.
Ce nouveau rapport ne peut que renforcer notre détermination à nous retrouver massivement pour les marches pour le climat du 12 mars partout en France.
Montreuil, le 1er mars 2022