Les militant-e-s des comités bretons du NPA tiennent à s’élever avec la plus grande vigueur contre la présentation caricaturale des positions de notre parti, faite dans l’édition de Ouest-France du 15/11/2015, cahier n°1, p 25, consacré aux attentats du 13 novembre. Ainsi le rédacteur Michel URVOY écrit que « l’extrême-gauche, en toute impunité, légitime le bain de sang en plaçant au même niveau la violence faite aux terroristes et la violence que les terroristes nous infligent ». Ainsi, le même rédacteur n’hésite pas à reproduire quelques lignes du communiqué national de notre parti, de même que celui de Lutte Ouvrière, sous l’infâme sous-titre « ils excusent les tueurs ».
Cette présentation constitue une déformation manifeste de nos positions et une grave diffamation. Nous avons en effet très fermement condamné la barbarie des attentats du vendredi comme nous le faisons à chaque massacre. Le fait que nous resituions ces événements dans le contexte géopolitique du Proche-Orient en pointant les responsabilités évidentes des puissances régionales et occidentales, dont la France, dans le chaos actuel, ne peut excuser les tueurs et faire de nous leurs complices. Nous récusons donc les propos malveillants de M. URVOY et en demandons compte à la rédaction de Ouest-France.
Ci dessous le communiqué des Comités NPA de Bretagne.
Les attentats horribles qui ont eu lieu à Paris vendredi soir, faisant plus de 120 morts, des centaines de blessés, cette violence aveugle, suscitent la révolte et l’indignation. Le NPA les partage et exprime sa solidarité aux victimes, à leurs proches, les nôtres. Ce drame est d’autant plus révoltant qu’il frappe des victimes innocentes, que les attaques meurtrières visaient la population.
Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et meurtrière des bombardements perpétrés par l’aviation française en Syrie suite aux décisions de F. Hollande et de son gouvernement. Ces bombardements sont censés combattre l’État islamique, les terroristes djihadistes, mais en fait, à l’instar de l’intervention et des bombardements russes, ils concourent au maintien du régime du principal responsable du martyr du peuple syrien, le dictateur Assad. Et ce sont là aussi les populations civiles qui en sont les premières victimes condamnées à survivre sous la terreur ou à fuir au risque de leur vie.
La barbarie impérialiste et la barbarie islamiste se nourrissent mutuellement. Et cela pour le contrôle des sources d’approvisionnement en pétrole.
Hollande qui porte une incontestable responsabilité dans ce nouveau drame, réclame aujourd’hui la « confiance ». Il a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire, estimant que la réponse à apporter était de piétiner les libertés fondamentales. Il a été immédiatement soutenu par Sarkozy. Les autorités politiques peuvent ainsi désormais interdire les manifestations, les réunions publiques et contrôler la presse.
Une nouvelle fois, ceux qui ont une responsabilité dans ce déferlement de violence barbare appellent à l’union nationale. Ils tentent de retourner la situation dramatique à leur avantage pour étouffer l’indignation et la révolte. Nous refusons toute union nationale avec les responsables des guerres, la bourgeoisie, Hollande, Sarkozy et Le Pen. Nous dénonçons le racisme que distille l’État au nom de prétendues « valeurs de la République » au moment même où, sous couvert de lutte contre le terrorisme, ce sont les droits démocratiques qui sont menacés. Nous demandons la levée de l’État d’urgence.
La seule réponse aux guerres et au terrorisme est l’unité des travailleurs et des peuples, par delà leurs origines, leur couleur de peau, leurs religions, par delà les frontières pour se battre ensemble contre ceux qui veulent les faire taire, les soumettre, pour en finir avec ce système capitaliste qui engendre la barbarie.
Pour mettre fin au terrorisme, il faut mettre fin aux guerres impérialistes qui visent à perpétuer le pillage des richesses des peuples dominés par les multinationales, imposer le retrait des troupes françaises de tous les pays où elles sont présentes, en particulier en Syrie, en Irak, en Afrique.
En Bretagne, le 15/11/2015