Après les hôpitaux et les EHPAD, c’est maintenant au tour de la psychiatrie. A. Buzyn, ministre de la santé, est sur tous les fronts, alors que les grèves et mobilisations se développent dans le monde hospitalier. Chaque fois elle répète le même discours, un "copier-coller" des mensonges de la veille :
- En décembre, elle affirmait qu’il n’y aurait pas de réduction de postes soignants dans les hôpitaux. Au même moment des centaines de suppressions d’emplois étaient confirmée ; notamment à l’assistance publique de Paris et de Marseille. - Hier elle annonçait une prétendue "enveloppe généreuse" de 50 Millions d’€ pour les EHPAD, alors que cela ne restitue qu’une infime partie des ponctions déjà faites sur les maisons de retraite. - Aujourd’hui elle déclare dans une interview au Monde que "les moyens de la psychiatrie seront préservés". Là encore les promesses n’engagent que ceux qui y croient !Les budgets stagnent, alors que le nombre de malades accueillis est en constante augmentation. En français cela s’appelle une diminution des moyens pour chaque malade.
Encore plus inquiétant, Agnès Buzyn annonce la poursuite des orientations désastreuses de ses prédécesseurs.Le dispositif public et gratuit de psychiatrie de proximité qui permettait de consulter et d’être soigné prés de chez soi, sans avoir à être hospitalisé, va continuer à être démantelé. La ministre veut le remplacer par des consultations payantes chez des généralistes, déjà débordés, ou chez des spécialistes aux tarifs élevés qui ne travaillant presque jamais dans les quartiers populaires.
Mme Buzyn entend aussi imposer à la psychiatrie publique les "bonnes pratiques" déshumanisantes qui, sous couvert de résultat et de performance, remplacent la relation humaine par des médicaments ou des "protocoles" standards, faisant fi de la singularité de la personne malade.
Rien de cela ne répond aux exigences des personnels qui à Toulouse, à Rennes et ailleurs se sont mobilisés et vont continuer de le faire, pour mettre fin à la grande misère de la psychiatrie qui produit la maltraitance institutionnelle tant pour les personnels que pour les patients.
Coordonner les luttes, pour contraindre la ministre à entièrement revoir sa copie et à donner à la psychiatrie publique les moyens de pratiques respectueuses et de soins de qualité est la seule réponse possible à ces annonces.
Montreuil, le 26 janvier 2018