Même si l'abstention est en recul par rapport à la semaine dernière, seul un peu plus d'un électeur sur deux a voté ce dimanche. Ce qui montre une nouvelle fois un système politique à bout de souffle.
Au final, le Front national n’a emporté aucune région, mais c’est un échec relatif : c’est bel et bien lui qui sort vainqueur de ces élections en apparaissant dès le 1er tour comme le premier parti et en obtenant au final plus de 350 conseillers régionaux à l'issue de ce second tour. Il obtient même autour de 40% dans trois régions à ce second tour, ce qui est considérable. Au-delà, dans cette campagne, le FN a imprimé ses idées sur une large partie de la classe politique, ce qui explique aussi l'échec relatif de Sarkozy, incapable de trouver un espace entre la politique libérale et sécuritaire du gouvernement et l'extrême droite. Le PS, lui, sauve les meubles mais cache mal la sanction de sa politique au gouvernement, en particulier en Île-de-France.
Forte abstention, poussée dangereuse du FN, crises profondes des grands partis institutionnels... Ces élections régionales sont donc une nouvelle démonstration d'une crise politique profonde.
Les Républicains et le PS prétendent avoir arrêté la progression du FN alors que les 30 ans de politiques antisociales menées par les différents gouvernements ont abouti à son score actuel. Pour contrer le Front national, il n’y a pas d’autre voie que la mobilisation de toute la gauche sociale et politique contre ce parti.
Ces élections ont montré qu’il manque une représentation politique pour les exploitEés. Pour le monde du travail, la première urgence est de construire les mobilisations, de retrouver le chemin des luttes : pour la levée de l'état d'urgence, qui a eu comme effet concret de bâillonner le mouvement social pour la COP21, pour Air France, pour NDDL, pour la défense des migrants, etc. Au-delà, la construction d'une alternative politique anticapitaliste, d’un nouveau projet émancipateur, reste plus que jamais d’actualité.
Montreuil le 13/12/2015