Ruddy Alexis, accusé du meurtre de Jacques Bino lors du grand mouvement de grève de 2009 en Guadeloupe et acquitté à l’unanimité des jurés à l’issue du jugement en première instance, est arrivé sous bonne garde à Paris. En effet le parquet a fait appel 3 heures après le verdict et en plus a décidé de délocaliser, de « dépayser », l’appel à Paris alors qu’une cour d’assise existe en Guadeloupe.
Ruddy Alexis, chômeur parce qu’il a perdu sa petite exploitation agricole du fait de ses 44 mois de détention préventive, n’ayant pas les moyens de se rendre à Paris et d’assurer sa défense, s’est rendu lundi matin 31 mars au tribunal à Basse-Terre. Il a été arrêté par les gendarmes et embarqué en avion pour Paris lundi soir.
Le juge des libertés et de la détention avait 2 solutions : soit le garder en détention durant la durée de son procès. Ce qui aurait été scandaleux. Soit le libérer. C’est finalement la décision qui a été prise. Ruddy Alexis a été libéré vers 16h ce mardi 1 avril. Monseigneur Gaillot, évêque de Parténia et militant de tous les combats pour le respect des droits de l’homme, s’est porté garant et se propose de l’héberger. Il sera d’ailleurs présent à l’ouverture du procès, mercredi matin à 9h, au Palais de Justice de Paris, Bâtiment B salle 3.
Un comité de soutien, à Paris, est en cours de constitution, pour que les droits de la défense soient respectés. Il faut savoir que les frais de voyage, d’hébergement, des témoins de la défense sont à leur charge alors que l’accusation voit tous ses frais couverts par le Ministère de la Justice. Sur les 20 personnes qui ont témoigné pour Ruddy Alexis lors du premier procès, seuls 2 d’entre elles ont pu faire le déplacement.
Paris, le 1 avril 2014