Cyro Garcia, professeur de science politique, sociologie juridique, histoire du droit et anthropologie à l’Université d’Iguaçu (UNIG) dans l’Etat de Rio de Janeiro (Brésil), vient d’apprendre qu’il était licencié de son poste pour un motif purement idéologique. L'UNIG est une université privée et l'ambiance y est très répressive. Des enseignants y ont déjà été licencié-e-s pour avoir fait grève suite à des retards de paiements de leurs salaires. Le licenciement de Cyro Garcia par son directeur, un supporter avoué de Bolsonaro, vise pour des raisons politiques et idéologiques non dissimulées, un dirigeant du PSTU dans cet Etat, celui-là même dont Bolsonaro est originaire.
Cyro Garcia a appris par son directeur que ce licenciement n’avait rien à voir avec la qualité de son travail d’universitaire – « bien au contraire », lui a-t-il été précisé – mais purement et simplement parce que son « profil idéologique ne correspond pas aux nouvelles directives qui sont mises en place dans cette institution, principalement depuis l'arrivée du nouveau gouvernement ». Il s’agit donc d’un acte de persécution idéologique, qui fait déjà l’objet d’une campagne de solidarité (#FICACYRO) lancée par des étudiant-e-s de cette fac. C’est aussi une mesure de discrimination contraire à la Liberté académique garantie par la Constitution brésilienne. En s’attaquant à Cyro Garcia, les relais de Bolsonaro à l'UNIG s’attaquent à un militant connu de l’extrême-gauche brésilienne.
Cela se situe dans le cadre politique et idéologique très autoritaire et dangereux que l'on sait. Après l'échec momentané de la campagne nauséabonde intitulée "école sans parti" visant à se débarrasser d'enseignants "gênants" notamment en appelant les élèves à dénoncer le "doctrinarisme" de profs de gauche, on voit que de façon décentralisée, les bolsonaristes, ne renoncent pas à mettre en application les « promesses » de campagne du président : faire taire les voix de gauche, et en particulier les voix discordantes dans les universités et les institutions.
Le NPA s'élève contre ces tentatives, locales et nationales, de museler la gauche et l'extrême-gauche, et proteste énergiquement contre cet interdit professionnel insupportable contre Cyro Garcia. Les principes de la Liberté académique doivent être défendus.
Pas de licenciement d'enseignants pour cause idéologique dans les écoles et les universités, publiques et privées! Cyro Garcia doit garder sa chaire à l’UNIG !
Ce sont les étudiants de l'UNIG qui ont raison en luttant pour le maintien de Cyro Garcia à son poste.
Bolsonaro et bolsonaristes, bas les pattes devant la Liberté académique dans les écoles et universités brésiliennes !