Ce mardi 3 octobre 2023 s'ouvre à Paris le procès des inculpéEs du 8-12. Iels risquent plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros d’amende. Cette affaire, qui a commencé le 8 décembre 2020, est une opération antiterroriste commanditée par le ministère de l’Intérieur contre des militantEs désignéEs par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche », aujourd'hui mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».
Le 8 décembre 2020, la DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neuf personnes de différentes régions de France, aux engagements politiques divers (soutien aux réfugiéEs, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squats politiques et culturels, écologie et défense de la cause animale etc.) et sans forcément de liens militants entre elleux. Après de longs mois de détention provisoire, touTEs ont été libéréEs, mais le dernier a dû recourir à la grève de la faim pour faire cesser une détention intolérable, entièrement à l'isolement.
Après plus de deux années d’instruction à charge, le juge d’instruction a décidé de maintenir les accusations de la DGSI. Sept inculpéEs passent devant la chambre 16 du tribunal correctionnel de Paris pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes ». Si la qualification criminelle n’a pas été retenue, la dimension terroriste et collective demeure, cela malgré l’absence totale de preuves…
Ce procès pose des questions qui concernent presque touTEs les militantEs (ainsi, peut-on retenir contre elleux le fait d’avoir voulu dissimuler leurs identités en utilisant Signal ?). Il nous intéresse très directement en ce qu’il marque un pas de plus dans une stratégie initiée à grand bruit sous Sarkozy avec l’affaire de Tarnac : l’utilisation contre des populations qui ne se croient pas concernées de l’arsenal juridique antiterroriste, jouant ainsi sur le flou des qualifications. Cela avait commencé avec les personnes racisées supposées de confession musulmanes avec les perquisitions qui avaient suivi les attentats de 2015.
La banalisation d’une justice d'exception qui n’a rien d’étonnante aujourd’hui : dans un contexte judiciaire particulièrement sévère envers les opposantEs à la macronie (que ce soit après Sainte-Soline ou à la suite des émeutes des jeunes des quartiers populaires), ce procès n'est rien d'autre qu'une opération politique commanditée par le pouvoir.
Pour que demain nous ne soyons pas touTEs considéréEs par la justice comme des terroristes, le NPA appelle à la solidarité avec les inculpéEs du 8-12 et exige leur relaxe pure et simple. Nous serons présentEs au rassemblement qui se tiendra devant le tribunal de Paris ce mardi 3 octobre à midi.
Solidarité avec les inculpéEs, contact : 812support@riseup.net
Montreuil, le 30 septembre 2023