Le NPA dénonce les deux attentats terroristes de Bruxelles qui ont fait au moins 34 morts et plus de 198 blessés. Il exprime sa solidarité avec les victimes, leurs proches. Cette violence qui frappe aveuglément la population est insupportable, elle indigne, révolte et crée un profond désarroi tant elle semble sans issue ni réponse. Elle vise à créer un engrenage irréversible de terreur et de violence en semant la haine et la peur. Elle prétend s'en prendre aux Etats mais ce n'est pas eux qu'elle frappe mais des individus désarmés, victimes expiatoires de crimes qu'ils n'ont pas commis.
Ces attentats étaient attendus tant l'enchaînement de violences semble inexorable. La seule réponse qu’imagine le gouvernement belge sera une escalade sécuritaire et policière. La Belgique est paralysée, l'armée et la police déployées. Ici, le ministre de l’intérieur a annoncé un renfort de 1600 policiers et gendarmes. Partout en Europe les déploiements policiers et militaires se renforcent. « Nous sommes en guerre », a répété Valls alors que Hollande appelle encore et à nouveau à l'unité nationale et que le président du groupe des socialistes à l'Assemblée nationale en profite pour relancer la polémique sur la déchéance de nationalité.
Ces ignobles attentats permettent aux Etats de justifier leur politique sécuritaire au même moment où leur Europe se hérissent de frontières pour refouler les milliers de femmes, d'hommes et d'enfants qui fuient la misère et la guerre.
Ces ignobles attentats sont aussi pour tous les xénophobes et racistes le prétexte pour déverser leur venin, attiser les haines, les peurs dont ils font eux aussi leur macabre fond de commerce.
Tous s'indignent d'autant plus qu'ils veulent faire oublier leur propre responsabilité. N'est-ce pas la barbarie des guerres d'Afghanistan, d'Irak, de Syrie ou d'Afrique qui ont engendré le chaos social et politique, la misère dont se nourrit Daech ?
La seule issue à cet enchaînement de violences barbares et aveugles serait de mettre fin aux interventions militaires des grandes puissances, d'accueillir les migrants, de répondre dans l'urgence à l'immense catastrophe humanitaire qui se déroule au Moyen-Orient, de respecter les droits des peuples.
Mais de cela, pour les serviteurs des banques et des multinationales qui dirigent le monde, il n'en est pas question.
Montreuil, le 22 mars 2016