Le gros quart d’heure qu’aura duré le discours de vœux de Macron aura servi, on ne s’en étonnera pas, à pas grand-chose... Se vantant des « transformations » déjà réalisées comme dans le domaine de la SNCF, bref fier des reculs qu’il nous a imposés, Macron n’a livré ce soir aucune annonce, si ce n’est la promesse de continuer les attaques et remises en cause, en ce qui concerne notamment le secteur public ou les retraites explicitement cités.
Mais réussir l’exploit de ne citer ni l’explosive affaire Benalla qui mine le pouvoir depuis juillet, ni le profond mouvement des Gilets jaunes, chapeau l’artiste ! Pour quelqu’un qui prétend « parler vrai » et formuler un « vœux de vérité », il faut saluer l’exploit. Soyons juste, s’il ne nomme jamais explicitement le mouvement des Gilets jaunes, le président ne peut éviter d’y faire allusion : « Une colère a éclaté qui venait de loin, contre les injustices », une colère bien vite ramenée à la seule violence, à une « foule haineuse »… Toutes celles et ceux qui se mobilisent depuis un mois et demi apprécieront. Dès lors ne reste plus que la profession de foi préférée du Président, la vieille rengaine de « l’ordre républicain », et les formules usées sur « notre avenir commun » propre à tous les vœux présidentiels. Surréaliste, alors que ce pouvoir, miné par une crise politique que l’on a rarement connue, est remis en cause dans la rue depuis plusieurs semaines.
N’en déplaise à Macron qui pense que « le peuple est souverain : il s’exprime lors des élections... », c’est aussi et surtout en se battant ensemble dans la rue que celles et ceux d’en bas peuvent se faire entendre et faire reculer tous les Macron et Cie qui organisent la casse sociale. C’est à eux - et avec eux - que nous formulons nos meilleurs vœux, de luttes et de victoires. Pour 2019, des bonnes résolutions... et surtout de bonnes révolutions !
Montreuil le lundi 31 décembre