Cette fois, c’est officiel : Éric Zemmour est candidat à l’élection présidentielle de 2022. Cette candidature comme celle de Marine Le Pen représente un danger pour la très grande majorité de la population.
La misogynie crasse de Zemmour l’a conduit à être accusé de plusieurs agressions sexuelles au printemps dernier. Sa candidature et la couverture médiatique qui lui est offerte sont une insulte à toutes les femmes, et un crachat adressé aux mobilisations contre les violences sexistes et sexuelles. Ses sorties sur Pétain, qui aurait « protégé les Juifs français », révèlent, parmi d’autres déclarations outrancières, un antisémitisme à l’image de celui qui continue de structurer une partie de la société française. Il ne cache pas, en outre, son homophobie, lorsqu’il agite la menace du « lobby LGBT » et déclare, par exemple, à Pleurtuit en octobre dernier, qu’il faut « virer les LGBT de l’Éducation nationale ». On notera par ailleurs que son programme économique, esquissé lors du salon du « made in France », est annonciateur de nouvelles attaques contre le monde du travail (augmentation de l’âge de départ en retraite à 67 ans) et de cadeaux au patronat (réduction des impôts des entreprises).
Et c’est probablement sur le terrain du racisme et de l’islamophobie que son programme fait le plus froid dans le dos. La « remigration » qu’il défend signifie en réalité la déportation de millions d’étrangerEs et plus généralement des personnes racisées et de touTEs ceux qui n’acceptent pas les « valeurs » qu’il souhaite imposer à la société. Condamné pour « provocation à la discrimination raciale », Éric Zemmour est un adepte de la fumeuse et dangereuse théorie du « grand remplacement », une véritable incitation à la guerre civile dont s’est revendiqué, par exemple, le terroriste suprémaciste australien Brenton Tarrant, qui a assassiné 51 personnes lors d’un double attentat contre des mosquées à Christchurch en mars 2019.
Mais nous n’oublions pas que Zemmour formule de façon outrancière un programme similaire à celui de Marine Le Pen et du RN. Dans le sillon de leurs campagnes politiques, des militants d’extrême droite multiplient les agressions, comme récemment encore lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris, et vont même jusqu’à organiser des projets d’attentat terroriste.
Nous n’oublions pas qu’en dénonçant le « wokisme », en menant des campagnes contre l’ « islamo-gauchisme », en dissolvant des organisations de défense des musulmanEs, en réprimant violemment les manifestations, en multipliant les dispositifs liberticides, en organisant la traque aux migrantEs, le gouvernement légitime les discours et actions d’extrême droite. En retour, l’offensive politique menée par l’extrême droite favorise et accélère le cours autoritaire du gouvernement.
L’heure n’est plus à tergiverser. Le NPA appelle l’ensemble des organisations politiques, syndicales, associatives, et les différents collectifs à se réunir pour construire une riposte sociale antifasciste. Pour être à la hauteur des enjeux, celle-ci doit être la plus massive possible, tout en assumant sa radicalité antifasciste, nécessaire au vu des enjeux. La réussite de la manifestation de ce dimanche à Paris, contre le meeting d’Éric Zemmour au Zénith, doit être une première étape en ce sens.
Montreuil, le 30 novembre 2021