Publié le Jeudi 7 mai 2009 à 18h34.

Besancenot veut inviter la crise dans la campagne européenne (Reuters)

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a lancé ses listes en vue des élections européennes avec pour objectif d'inviter la réalité de la crise économique et sociale dans la campagne.

 

Le dirigeant, qui présentait ses candidats pour le scrutin du 7 juin le même jour que l'UMP, en signe "d'opposition frontale", a annoncé que le NPA allait se développer "à l'échelle européenne", en lien avec d'autres mouvements.

Refusant de commenter la baisse du NPA dans les sondages, actuellement autour de 7%, il a reproché à Nicolas Sarkozy et à son gouvernement de tout faire en ce début de campagne pour faire oublier la crise et son cortège de licenciements.

"C'est une campagne invisible, la crise économique est la grande absente de la campagne", a-t-il lancé entouré des têtes de liste du NPA dans les régions réunies dans un bar parisien.

"On veut faire en sorte d'inviter la réalité, la vraie vie dans cette campagne", a-t-il ajouté.

Olivier Besancenot a estimé que Nicolas Sarkozy avait éludé les questions sociales dans son discours sur l'Europe mardi et accusé l'UMP de vouloir ramener le débat sur la sécurité pour faire diversion.

"Quand on parle d'Europe, on parle d'une centrale d'achat pour le gaz mais surtout pas de la réalité de la crise", a-t-il dit, épinglant au passage les médias qui ont privilégié, selon lui, la grippe A (H1N1) le jour de mobilisation du 1er mai.

Le Premier ministre, François Fillon, et le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, ont dénoncé le rôle joué, selon eux, par l'extrême gauche dans les récents conflits sociaux et la crise des universités.

FAIRE ENTENDRE LA COLÈRE

Tout en récusant les accusations de manipulation, les responsables du NPA ont répondu que le moins que leurs militants puissent faire était d'accompagner les mouvements sociaux et de pousser à une "convergence" des luttes.

Myriam Martin, chef de file dans le Sud-Ouest, a défendu l'idée d'un "lien naturel entre les luttes sociales et la campagne européenne."

Yvan Zimmermann, ouvrier dans l'automobile et chef de file dans le Grand Est, a insisté sur le fait que les militants du NPA étaient "représentatifs de la vraie vie."

"Si on est élus, on emmènera nos idées au Parlement européen. Ils n'ont pas l'habitude, eux qui vivent dans la soie", a-t-il dit.

Olivier Besancenot, qui se présente au scrutin en troisième position sur la liste d'Ile-de-France, doit animer une douzaine de meetings, dont trois en Espagne et au Portugal.

Sur le front social, il estime que les deux nouvelles journées de manifestations prévues par les syndicats français, les 26 mai et 13 juin, ne sont pas à la hauteur de la riposte à organiser.

Selon lui, une marche nationale sur Paris des salariés touchés par les plans sociaux "rencontrerait un écho important parmi la population."

Depuis des mois, le leader du NPA préconise une grève générale face à "une oligarchie qui impose un rapport de force inouï".

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse