Publié sur Mediapart (jeudi 6 juin 2024)
Plus de 60 militant·es d'associations, syndicalistes, politiques, universitaires, non-membres de LFI et n’en partageant pas toutes les positions, appellent à voter pour la liste de Manon Aubry et Rima Hassan. Un vote à l’appui de leurs combats internationalistes, féministes, écologistes, antiracistes et anti-autoritaires, pour une rupture avec le capitalisme prédateur et écocide.
Depuis plusieurs mois, les images de répression contre les manifestant·es solidaires avec la Palestine, les inculpations et les condamnations de militant·es politiques et sociaux se multiplient. Tandis que le criminel de guerre Netanyahou est invité à la TV à des heures de grande écoute, le gouvernement français et Emmanuel Macron restent complices d’un génocide en cours dans la bande de Gaza. L’extrême droite est bien sûr en total accord avec cette politique, à l’image de Bardella qui prétend que « reconnaître un État palestinien, aujourd’hui, ce serait légitimer le Hamas ». Une des rares voix qui perce à une échelle nationale sur cette question dans le débat politique est celle de Rima Hassan, candidate de la France insoumise (FI) aux élections européennes.
Il est de notre devoir de la soutenir, aux côtés d’autres personnalités et militant·es politiques qui continuent à s’exprimer clairement, malgré la pression médiatique. Un score important de la liste qu’elle porte aujourd’hui serait un encouragement pour les classes populaires et la jeunesse qui se mobilisent contre le colonialisme et l’apartheid, pour le peuple palestinien, mais aussi contre le racisme et l’autoritarisme, et plus généralement pour défendre la perspective d’un monde où l’on puisse vivre ensemble, sans discrimination, quelle que soit sa religion ou son origine.
Cette lutte contre le racisme, l’islamophobie, l’antisémitisme et pour une démocratie réelle est d’ailleurs au cœur des enjeux de cette élection. En effet, l’extrême droite caracole en tête des sondages en France, avec environ 40 % des voix, mais c’est aussi le cas dans de nombreux autres pays de l’Union Européenne, dont une partie est déjà gouvernée par des courants politiques réactionnaires. Leur programme est toujours le même : restreindre les libertés démocratiques, décupler les attaques contre les droits sociaux et environnementaux, et développer ces politiques de haine contre nos frères et sœurs racisé·es, musulman·es, contre les femmes, les exilé·es, les personnes LGBTI et la jeunesse populaire.
En France, la vision autoritaire et xénophobe du Rassemblement National est d’ailleurs largement relayée et reprise par les politiques répressives et néolibérales de E. Macron et de son gouvernement. Celui-ci, fort de son succès avec la réforme des retraites et le recul des libertés et de la solidarité pendant la période du Covid, multiplie les attaques antisociales : contre les chômeurs/ses, contre les immigré·es, contre les droits des travailleurs/ses dans de nombreuses entreprises, contre le service public d’éducation et universitaire, contre la planification écologique et la fin des grands projets inutiles , etc. Mais il incarne aussi une politique colonialiste en Kanaky, en Guyane ou à Mayotte, qui s’inscrit dans le cadre d’un développement du militarisme et des tambours de guerre que nous voyons à l’œuvre dans le monde entier, et très fortement en Europe.
Nous sommes attaché·es à une politique internationaliste qui a pour socle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, contre toute forme d’oppression et d’impérialisme, en Palestine et dans le reste du monde. Nous soutenons ainsi notamment le droit des Ukrainien·nes à se défendre contre l’invasion de Poutine, comme nous sommes pour la fin du colonialisme français, d’où notre soutien aux luttes du peuple Kanak.
Nous sommes aussi favorables à une politique radicale et fraternelle sur l’immigration (avec liberté de circulation et d’installation), ou encore sur les questions économiques et sociales, avec la socialisation des banques et l’annulation de la dette, l’interdiction des licenciements. Nous nous prononçons pour une rupture avec le capitalisme prédateur et écocide porté par les institutions de l’Union Européenne (UE), également responsable de la montée de l’extrême droite et des guerres.
Sur certains de ces sujets comme sur d’autres, nous pouvons avoir des débats – voire de claires divergences - avec La France insoumise, qui ne nous empêchent nullement de mener des batailles politiques ensemble. Dans le contexte actuel de la montée des périls et défendant une perspective à la fois de rupture et unitaire, nous estimons que voter et appeler à voter pour la liste présentée par Manon Aubry est un devoir pour nous toutes et tous. Outre une position courageuse sur la Palestine, cette liste appelle à combattre clairement les extrêmes droites européennes, encourage les mobilisations sociales, sans lesquelles rien n’est possible, critique le néolibéralisme de l’UE et défend la perspective d’une transition écologique radicale.
Il s’agit pour nous d’un geste politique de rassemblement et de mobilisation qui, nous l’espérons, pourra en appeler d’autres, au-delà des intérêts boutiquiers et électoraux ou des logiques d’appareils à gauche. Un score élevé de La France insoumise sera un encouragement pour tou·tes celles et ceux qui résistent aux attaques de la classe dominante en France comme en Europe, qui veulent construire une contre-offensive large du monde du travail, des opprimé·es, de la jeunesse, des collectifs féministes et écologistes, appuyée sur des grèves et mobilisations de rue puissantes, pour construire un autre monde.
Le 9 juin prochain votons et appelons à voter pour la liste de Manon Aubry et Rima Hassan.
Premier·es signataires :
- Gilbert Achcar, universitaire
- Sanhadja Akrouf, militante féministe
- Christophe Alliaume, CGT santé
- Verveine Angeli, syndicaliste et militante associative
- Franck Aversenq, syndicaliste FSU
- François-Xavier Arouls, syndicaliste RATP
- Ludivine Bantigny, historienne (Paris)
- Houria Bouteldja, QG Décolonial
- Yoletty Bracho, politiste (Paris)
- Olga Bronnikova, enseignante-chercheure (Grenoble)
- Sylvain Cantaloube, syndicaliste CGT au CNRS
- Sandrine Caristan, syndicaliste de l'industrie pharmaceutique, DS, collectif Sanofric
- Vanessa Caru, historienne
- Antoine Chauvel, syndicaliste enseignant
- Annick Coupé, syndicaliste et altermondialiste
- Thomas Coutrot, économiste
- Alexis Cukier, enseignant-chercheur et philosophe, Rejoignons-nous (Montreuil)
- Joseph Daher, universitaire et militant internationaliste
- Bernard Deswarte, syndicaliste
- Pascal Dias, syndicaliste
- Yohann Douet, enseignant, philosophe
- Fadila El Miri, assistante de service social et militante internationaliste
- Tony Fraquelli, syndicaliste
- Fanny Gallot, historienne
- Michelle Garcia, militante internationaliste, Rejoignons-nous (Montreuil)
- Isabelle Garo, enseignante, philosophe
- Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur et historien (Toulouse)
- Paul Guillibert, philosophe, CNRS
- Florence Henry, CGT Educ'action
- Irene, autrice et militante féministe
- Malika Kara-Laouar, élue municipale, conseillère en insertion socioprofessionnelle, Rejoignons-nous (Valence)
- Hafiza b. Kreje, NPA - L’Anticapitaliste (Pantin)
- Nicolas Kazolias, soignant, syndicaliste
- Antoine Larrache, NPA - L’Anticapitaliste, Inprecor (Paris)
- Mathilde Larrère, historienne
- Noëlle Ledeur, syndicaliste solidaire des Mineur·es à la rue et des Palestinien·nes (Besançon)
- Laurent Lévy, militant Ensemble!
- Henri Maler, maitre de conférences, science politique
- Fabien Marcot, graphiste, Rejoignons-nous (Lyon)
- Xavier Mathieu, comédien, ex CGT Continental
- Monira Moon, militante antiraciste et décoloniale
- Elisa Moros, NPA - L’Anticapitaliste (Aubervilliers)
- Ugo Palheta, enseignant-chercheur et sociologue (Lille)
- Simon Picou, syndicaliste inspection du travail
- Christine Poupin, porte parole du NPA - L’Anticapitaliste
- Stefanie Prezioso, Historienne
- Françoise Raffy, syndicaliste FSU
- Alexandre Raguet, NPA - L’Anticapitaliste Charente
- Mahmoud Rechidi, porte parole du PST suspendu d'Algérie
- Mathieu Renault, enseignant-chercheur et philosophe (Toulouse)
- Fabrice Riceputi, historien
- Théo Roumier, syndicaliste en lycée professionnel
- Jonathan Ruff-Zahn, médiateur socioculturel, Tsedek !
- Pauline Salingue, porte parole du NPA - L’Anticapitaliste, syndicaliste à l'hôpital
- Paola Sedda, enseignante-chercheuse, Université de Lille
- Thomas Sommer-Houdeville, NPA - L’Anticapitaliste (Toulouse)
- Hélène Stevens, sociologue (Poitiers)
- Julien Terrié, syndicaliste, CHU Toulouse
- Annie Thébaud-Mony, sociologue (Fontenay-sous-Bois)
- Eric Toussaint, militant internationaliste, auteur, politologue Paris VIII-Université de Liège
- Miguel Urban, député européen, État espagnol, Anticapitalistas
- Christiane Vollaire, Philosophe (Paris)
- Béatrice Whitaker, altermondialiste, Ensemble!, Rejoignons Nous
- Sophie Zafari, syndicaliste