AFP TUNIS — Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche française), Olivier Besancenot, a apporté mercredi à Tunis son "soutien au peuple tunisien", qui a démontré que "la Révolution est possible", après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
"On est venus apporter notre soutien à la Révolution tunisienne, on a essayé d'expliquer dans les rencontres qu'on a eues qu'il ne faut pas croire que le peuple français est à l'unisson derrière son gouvernement, au contraire", a expliqué Olivier Besancenot à des journalistes dans le centre de Tunis.
"Cela prouve qu'une révolution est possible. J'appartiens à une génération qui militait jusque-là dans un monde où il n'y avait pas de révolution en cours. Et bien là, il y en a une, cela prouve que la révolution est crédible", a poursuivi Olivier Besancenot.
Accompagné d'une délégation du NPA et du responsable du Parti socialiste des travailleurs d'Algérie Chawki Salhi, Olivier Besancenot a rencontré mardi et mercredi syndicalistes, étudiants et militants de partis politiques de l'opposition au régime du président déchu Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14 janvier, chassé par la "révolution de jasmin".
"J'ai un message personnel pour la classe politique française, qui dit qu'il y a un risque de vide politique en Tunisie. Je n'ai jamais vu un vide aussi plein à craquer: il y a des meetings partout, les gens parlent politique au bon sens du terme. Quand on voit le vide de la classe politique française, on devrait avoir un peu d'humilité", a souligné Olivier Besancenot.
"Si on pouvait avoir une place de la Kasbah pleine à craquer devant l'Elysée de Sarkozy, j'en serai jour et nuit !", a-t-il ajouté en souriant, en référence aux milliers de manifestants qui campent depuis trois jours sous les fenêtres des bureaux du Premier ministre tunisien de transition, demandant la démission de son gouvernement, dominé par des caciques du régime de Ben Ali.
"Cela redonne beaucoup d'énergie en France pour ceux qui suivent le même combat contre la dictature, on n'a pas Ben Ali, mais on a la dictature de la finance et du capitalisme", a estimé Olivier Besancenot.