Publié le Samedi 10 janvier 2009 à 19h32.

Manifestations en France pour dénoncer le "massacre" des Palestiniens de Gaza

PARIS, 10 jan 2009 (AFP) - Des dizaines de milliers de personnes, de 30.000 à 100.000 pour le seul cortège parisien, ont défilé samedi dans les grandes villes françaises pour dire "halte au massacre" des Palestiniens de Gaza alors que l'offensive de l'armée israélienne entre dans sa troisième semaine.

Les manifestations ont réuni à Paris de 30.000, selon la police, à 100.000 personnes, selon les organisateurs, de 8 à 20.000 à Lyon, de 5 à 20.000 à Marseille, environ 10.000 à Lille, de 6 à 7.000 à Nantes, de 2.500 à 6.000 à Nice, de 1.800 à 8.000 à Bordeaux, de 1.600 à 4.000 à Toulouse, 3.500 à Grenoble, entre 2.500 et 3.000 à Mulhouse, 2.800 à Clermont-Ferrand.
D'autres manifestations ont eu lieu à Strasbourg, Colmar, Besançon, Lorient, Saint-Brieuc, Caen, La Roche-sur-Yon, Laval, Albi, Auch, Agen, Angoulème, Pau, Roanne, Le Creusot ou encore Evry, partout à l'appel d'un Collectif national pour une Paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, qui regroupe associations, syndicats et partis de gauche.

Peu d'incidents ont été dénombrés: les vitrines d'un McDonald de Nice ont été brisées. A Paris, des bouteilles ont été lancées contre les forces de l'ordre présentes en masse (3.800 selon la Préfecture de police) pour éviter les débordements constatés le 3 janvier à la fin d'une précédente manifestation.
Partout, les mêmes mots d'ordre: "Halte au massacre", "Israël assassin", "Nous sommes tous des Palestiniens".
Beaucoup de keffieh, de drapeaux palestiniens ou d'images d'enfants de Gaza étaient portés par les manifestants venus, à l'instar de Mina, 28 ans, venue à Paris exprimer "sa colère et son ras-le-bol contre un génocide".
A Toulouse, des poupons tachés de sang étaient brandis à bout de bras pour symboliser les enfants tués à Gaza, 235 sur les plus de 800 morts depuis le début de l'offensive israélienne.
A Hérouville-Saint-Clair, dans la banlieue de Caen, une vingtaine de photos de bombardements et d'enfants palestiniens blessés ont été exposées afin de dénoncer la "chape de plomb" qui entoure la situation à Gaza, selon Hassan Safoui, président de l'association islamique et culturelle du Calvados.

De nombreuses personnalités de gauche figuraient dans le cortège parisien, au côté de la déléguée de Palestine en France Hind Koury, qui a dénoncé "un massacre de plus" et exigé "que l'Onu impose des sanctions au gouvernement
d'Israël". Il s'agit de "montrer du doigt l'hypocrisie de la communauté internationale qui vote des tonnes de résolutions qu'elle n'applique jamais" et d'affirmer aussi que "la position de la population française ne peut pas se résumer à celle de Nicolas Sarkozy", a déclaré le porte-parole de la LCR Olivier Besancenot.
 "Il faut que l'agression contre le peuple palestinien cesse, je pense que le gouvernement d'Israël commet une immense faute contre l'image d'Israël et les droits humains. Toutes les bornes ont été franchies", a fait valoir Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche. "L'urgence" selon la numéro un communiste Marie-George Buffet est que "l'Union européenne saisisse l'assemblée générale de l'Onu pour mettre en place une force de protection internationale pour que cesse la guerre et que
reprenne un processus de dialogue politique". Mouloud Aounit, du MRAP, a lui aussi dénoncé "l'inefficacité et la lâcheté
de la communauté internationale, incapable de faire arrêter le massacre".

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