“Il est temps que les Réunionnais descendent dans la rue”
CLICANOO.COM | Publié le 18 décembre 2008
Indépendant mais inscrit dans la mouvance d’Olivier Besancenot, le Nouveau parti anticapitaliste réunionnais (NPAR) entend bien faire entendre sa voix dans le paysage politique local. Lancé depuis deux mois par des anciens du groupe Maron et du PCR saint-leusien, ce mouvement compte déjà une centaine de membres et quatre groupes de terrain dans chaque micro-région. “Nous avons des retours très positifs.
Nous sommes prêts pour les échéances électorales, mais notre boulot, c’est d’abord d’être dans la rue et de réussir les mobilisations populaires”, affirme un de ses porte-parole, Philippe Azéma. “Nous saluons l’exemple des jeunes qui ont fait reculer le gouvernement sur une réforme qu’ils contestent. Nous serons avec eux pour la grève”, applaudit Nathalie Dompy, l’autre porte-parole du NPAR, évoquant “le malaise d’une jeunesse diplômée et sans emploi”. Pour Eddy Babet, du groupe de Saint-Leu, “le PS n’incarne plus la gauche”. “Je me réjouis du réveil d’un ancien sénateur de gauche, Albert Ramassamy, qui a récemment salué le mouvement d’Olivier Besancenot.” “Pas de compromis avec Sarkozy”
Sur le plan national, le NPAR veut “s’opposer à la politique ultralibérale de Nicolas Sarkozy” et montrer qu’’il n’y a “pas de honte à être de gauche”. Eric Soret, du groupe Nord, pointe le 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, qui “symbolise les luttes de tous ceux qui se battent pour leurs droits”. Philippe Azéma dénonce le discours prononcé par Nicolas Sarkozy devant les élus domiens, le 27 novembre dernier : “Il ne fait que répéter ce qui se fait depuis 20 ans. Pour lui, il faudrait encore plus de défiscalisation, d’exonération de charges et de zones franches. Il veut reproduire l’échec qu’on a connu. Ses propositions dérisoires et méprisantes n’autorisent aucun compromis.” Selon le porte-parole, certes, il faut “plus de transferts d’argent” mais d’abord “au profit de la puissance publique”. “La défiscalisation ne bénéficie qu’au patronat, sans aucun contrôle public réel, ajoute-t-il. C’est comme une machine à sous : on injecte de l’argent mais rien ne tombe.” À ce qu’ils fustigent comme une politique “de renoncement” et “d’assistanat”, les membres du NPAR répondent par “une augmentation des salaires de 300 euros”, “l’interdiction des licenciements”, un retour des politiques publiques et le développement d’emplois qualifiés en lien avec les besoins de la population : “Il y a 96% d’importations à La Réunion et 150 000 personnes sont sans emploi durable. Il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi ne pas produire ici ?, demande Philippe Azéma. On nous annonce aussi du chômage à venir dans le BTP, alors qu’il manque des milliers de logements. Tout ça ne colle pas. On est en train d’installer La Réunion de façon durable dans la précarité. Il est temps que les Réunionnais se réveillent et descendent de façon massive dans la rue.” Sur l’île enfin, le NPAR déplore “les magouilles et les compromissions du mélange droite-gauche” à Saint-Denis, à Saint-Leu et au Département. “Nous lançons un appel à ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces alliances”, souligne Jacqueline Camatchy
Sylvain Amiotte