Pas de doute chez Olivier Besancenot. Le leader du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) était venu soutenir, lundi 25 mai à Nancy, Yvan Zimmermann, la tête de liste de la région Est de son parti aux élections européennes.
Les sondages ont beau montrer une légère pause dans sa progression – entre 6 % et 7 % des intentions de vote – et une concurrence plus rude des listes du Front de gauche – les deux listes sont presque au coude à coude –, le porte-parole et ses camarades affichent la même certitude. Le NPA remplit les salles et sa cote serait toujours aussi bonne auprès des "siens", les "prolos" et les jeunes.
Ils ont voulu en faire la démonstration devant une salle de plus de 600 sympathisants. "Si on est tant calomniés, c'est qu'on doit quand même les gêner !", a lancé M. Zimmermann après avoir rappelé le rôle de ses amis dans les grèves, les luttes étudiantes et les manifestations. "Avec nous, le mouvement social ne fait que commencer", a prévenu cet ouvrier de l'automobile. Le NPA n'a qu'un but dans ces élections : être le "porte-parole de ceux qu'on assassine en silence", a-t-il ajouté. Ce fut le leitmotiv de la soirée.
Olivier Besancenot veut "ramener la réalité, nos vraies vies" dans la campagne électorale. Face à des "politiciens" qui "font tout pour faire oublier la crise", il souligne la responsabilité de l'Europe dans la récession et annonce que "le gros des résistances sociales reste devant nous".
"MÊME À 6 %, CE SERA UN BOND"
A ceux qui l'accusent d'attiser le mécontentement social, il répond : "Et ouais, on la veut la grève générale". La salle crie "anti ! anti ! anticapitaliste ! " L'enjeu du renouvellement du Parlement européen n'a guère de place dans les discours. Tout est centré sur les luttes et leur unification. "Donnez nous un mandat pour continuer à faire après les élections ce qu'on faisait avant", lance M. Besancenot.
Pour mobiliser, les dirigeants du parti assènent que "le vote le plus clair à gauche, c'est toujours le NPA". Mais dans les couloirs, la concurrence avec les amis de Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon est l'objet de toutes les attentions.
Avec la popularité de leur leader, les jeunes militants du NPA pensaient qu'à la gauche du PS, ils étaient désormais les seuls à exister. Les sondages montrent une meilleure résistance du vote communiste, dopé par M. Mélenchon. En outre, les listes du jeune parti semblent, plus que d'autres, exposées à l'abstention.
"Là où Besancenot peut faire un tabac, son électorat ne se déplacera pas. Dans ce paysage, chaque voix va peser", note Jérôme Fourquet, directeur de l'IFOP. "Le climat social ne nous aide pas, car depuis le 1er mai, on sent un ressac des luttes. Les directions syndicales ont tout fait pour les canaliser !", reconnaît Pierre-François Grond, bras droit du porte-parole. Avant d'ajouter : "Si on atteint le score qu'on nous annonce, même à 6 %, ce sera un bond. En 2004, avec LO, on avait fait 2,5 %."
Sylvia Zappi