L'alliance entre les deux partis d'extrême-gauche n'aura pas lieu non plus aux régionales 2010. Plus qu'une querelle d'egos, c'est un vrai fossé qui les sépare.
Le NPA ne recule devant rien, dans sa stratégie d'opposition au président de région Martin Malvy. Lundi, les militants manifestaient devant l'Institut Catholique de Toulouse. Contre une subvention d'1,7 million d'euros. Une prise de position qui illustre bien le fossé entre le parti et le Front de gauche (FG) dans ces élections régionales.En Midi-Pyrénées comme dans la plupart des régions, le NPA ne fera pas liste commune avec le FG, qui rassemble le Parti Communiste (PC) et le Parti de Gauche (PG).Pourtant, face aux socialistes assurés de la victoire et à Europe Ecologie, formation politique grandissante, l'unité n'aurait pas été superflue. Si on additionne leurs résultats aux européennes de juin 2009, on arrive à près de 14% de votes. Et sur ce point, les têtes de liste de Haute-Garonne NPA Myriam Martin et FG Charles Marziani s'accordent: la division est regrettable. «En politique l'unité est importante», concède Myriam Martin. Mais ici comme dans le paysage national, chacun s'accuse, laissant peu d'espoir à une évolution pour les prochaines élections.Si le NPA refuse une fusion avec le FG, c'est par certitude que la «politique du PS sera encore aux manettes». Pour le NPA, la connivence entre les communistes et le PS est ancrée: «le PC ne s'oppose pas au PS, et le PS accompagne le capitalisme». «Le bilan des deux mandats de Martin Malvy n'est pas très positif. On est dans une région très touchée par le chômage*. Les élus communistes votent les mêmes décisions, notamment des subventions aux entreprises qui licencient.», accuse Myriam Martin. «L'important pour nous est d'avoir des élus, dans une politique de résistance.»Un Front de Gauche derrière le PDe son côté, Charles Marziani, tête de liste Haute-Garonne, affirme que le Front de Gauche était tout à fait enclin à déposer une liste avec le NPA. Avec le PS, la fusion n'est pas exclue au second tour, «sauf en cas d'alliance [de celui-ci] avec le Modem». Il ne le conteste pas, le Parti de Gauche n'est pas dans une logique radicale face au PS. «La politique de Martin Malvy pendant ces deux mandats a été bonne, que ce soit pour les lycées, les transports ou le social.»L'échec de l'alliance résulte d'une logique nationale. Les exemples contraires font exception, comme en Limousin ou en Languedoc-Roussillon. En Limousin, le monopole socialiste est tellement fort et ancien que l'extrême-gauche a vu le rassemblement comme une nécessité. En Languedoc-Roussillon, la candidature de Georges Frêche l'a suscité.Il faudra 5% de votes au NPA ou au FG pour envisager la fusion au second tour. Si c'est envisageable pour le FG, cela l'est moins pour le NPA, au plus bas dans les intentions de vote. Alors que Malvy est à peu près assuré de sa réélection, le NPA risque de se retrouver de nouveau en marge. Et pourrait voir le piège se refermer.*9,1% au 3e trimestre 2009, même taux pour le pays. (source INSEE)