EUROPÉENNES. Olivier Besancenot, qui s'est présenté deux fois à la présidentielle avant de prendre du recul, est de retour devant les électeurs. La figure du NPA nous annonce qu'il est tête de liste en Ile-de-France. ( Le Parisien 28/04/2014)
A TOUT JUSTE 40 ANS, Olivier Besancenot replonge dans la mêlée. Comme il nous l'annonce en exclusivité, le leader trotskiste sera tête de liste du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) en Ile-de-France. Un retour vers le passé pour ce tribun qui avait surgi dans le paysage politique lors de l'élection présidentielle en 2002 (4,25 % des voix) et confirmé cinq plus tard (4,08 %). Besancenot avait choisi depuis de se mettre en retrait, pour ne plus être « l'éternel candidat d'extrême gauche ». Au siège parisien du mouvement, Alain Krivine, figure historique de la LCR (devenue le NPA en 2007), se réjouit de ce retour : « Olivier, c'est une chance pour nous car il sait rendre clair ce qui ne l'est pas et passe très bien dans les médias. En plus, il est comme les vrais gens, il travaille ! » Oui... mais plus comme facteur à Neuilly. Depuis octobre, il est guichetier dans une Poste du XVIII e arrondissement ! Vous mènerez la liste NPA en Ile-de-France.
Qu'est-ce qui vous a décidé ?
OLIVIER BESANCENOT. L'urgence sociale et la crise politique majeure que nous sommes en train de vivre. Les partis traditionnels sont discrédités, ils ne nous représentent plus. Il faut donner de l'espoir aux gens à gauche qui sont pris à la gorge. Comme ce retraité qui pleurait devant mon guichet, parce qu'il n'allait plus pouvoir vivre avec sa retraite.
Combien de listes le NPA présente-t-il ?
Cinq listes (NDLR : sur huit*), car au-delà, il aurait fallu emprunter. Des listes internationalistes et anticapitalistes, pour en finir avec l'Europe forteresse et libérale. Celle que je mène compte une trentaine de noms, dont des militants associatifs qui ne sont pas tous au NPA. On fera une campagne choc, avec des initiatives coup de poing. On sera un bon grain de sable !
Pourquoi l'unité ne s'est-elle pas faite à l'extrême gauche ?
Ce n'est pas de notre fait. On a discuté avec Lutte ouvrière, le Parti communiste, le Parti de gauche... mais en vain. C'est d'autant plus regrettable qu'au-delà de nos divergences, il faut une opposition unitaire et décomplexée à gauche, qui tape au quotidien sur la politique du gouvernement. Cette opposition qui assume de l'être, ce n'est pas chez les écolos d'EELV ou à la gauche du PS qu'on la trouve. La passivité, c'est le meilleur service à rendre à la gauche qui court après la droite et à la droite qui cavale derrière l'extrême droite.
Comment jugez-vous l'action de Manuel Valls ?
Il incarne le social-libéralisme de caserne, autoritaire et brutal. Il fait des cadeaux aux sociétés, impose 50 MdsEUR de purge sur le dos des services publics. Si on ne s'y oppose pas, Valls sera le point de bascule qui mettra fin au modèle de la sécurité sociale. Avec lui, la fuite en avant libérale est totale. Il prend l'argent dans la poche de la majorité de la population et donne à la classe possédante, archiminoritaire. C'est Robin des Bois à l'envers. On nous culpabilise en disant qu'il n'y a plus rien pour les services publics, puis on débloque des milliards pour les entreprises ou les banquiers responsables de la crise. L'argent il y en a, mais toujours pour les mêmes.