Les principaux partis institutionnels ont tous lancé leurs campagnes pour les élections européennes du 9 juin prochain. Ce fut d’abord le cas des Verts en décembre, lors d’un meeting à base de « booty therapy ». Puis dans l’ordre depuis début mars le RN, Renaissance, le PCF, LFI, et le week-end dernier les Républicains et le PS.
Des sondages alarmants
Les sondages, eux, prédisent des résultats alarmants : l’ensemble de la droite et de l’extrême droite obtiendrait un peu plus de 70 % des suffrages, dont seulement 20% pour la macronie, et au moins un gros tiers des voix pour l’extrême droite. En regard, la gauche, au sens large, n’atteindrait donc pas les 30%, dont 10% au plus pour les forces antilibérales et anticapitalistes.
Avec la NUPES, LFI avait trouvé pour les législatives de 2022 une solution ponctuelle permettant de conjuguer une unité très large de la gauche, incluant EÉLV et le PS, avec un profil de gauche de rupture autour d’un programme globalement antilibéral. Cette situation, qui a pu redonner confiance et même espoir à notre camp social, a profondément évolué, les principales forces s’affranchissant de cette coalition avant tout électorale. Le PCF part donc solo dans une fuite en avant identitaire, tandis qu’EÉLV et le PS essayent, chacun avec ses spécificités, de recréer une nouvelle mouture de la « gauche plurielle », qui vise à cogérer avec la bourgeoisie les politiques libérales à l’échelle nationale et européenne.
Le nécessaire rassemblement de la gauche de combat
Le scrutin européen, plus encore que d’autres, sera certainement marqué par une forte abstention. Un désintérêt compréhensible car l’on ne change pas le monde par les seules urnes, en particulier au niveau d’institutions européennes bien peu démocratiques. Mais nous savons aussi que les élections et les luttes sociales se répondent, quoique de manière déformée et décalée, et que les unes peuvent aussi donner confiance aux autres.
Fidèle à son orientation unitaire et révolutionnaire, le NPA a défendu pendant des mois la nécessité de rassembler la gauche de combat pour l’élection européenne. LFI refuse de faire le deuil de la NUPES et d’assumer l’incompatibilité de l’antilibéralisme et du social-libéralisme, ce qui est pourtant la contradiction politique principale à laquelle s’est vite heurtée la courte expérience de la NUPES. Nous pensons que le refus de LFI de construire une liste rassemblant les forces antilibérales et anticapitalistes est une erreur politique, dans une conjoncture qui oblige à l’unité de notre camp social sur des bases de rupture même partielle avec le système, tant dans la rue que dans les urnes.
Ce n’est qu’un début…
Malgré l’absence de liste de rassemblement, convaincu de la nécessité de construire l’unité d’une gauche de rupture qu’il s’agit aussi de conforter, le NPA prendra sa place dans la campagne européenne et continuera à défendre cette orientation. Ainsi nous pensons que, malgré ses limites et les désaccords que nous pouvons avoir avec celle-ci, un score élevé pour la liste de l’Union populaire serait une bonne chose.
Nous défendrons aussi, à notre échelle, nos propres positions contre l’Union européenne, pour une Europe des travailleurs/ses et des peuples, contre l’impérialisme européen et l’OTAN, pour le soutien à la résistance des peuples ukrainiens et palestiniens, pour la liberté de circulation et d’installation, la réquisition des banques et des grandes entreprises de l’énergie, pour une transition écologique rompant avec le capitalisme et le productivisme, et une harmonisation vers le haut des droits sociaux européens.
Si tous les problèmes sont posés à l’occasion de ces élections européennes, aucun ne sera de toute façon résolu. Le débat doit donc continuer, tous nos combats aussi.
Le mardi 26 mars 2024