Publié le Vendredi 12 décembre 2008 à 13h13.

"La question des alliances aux européennes trouble le NPA"

Un article de Christiane Chombeau dans Rue89 (http://www.rue89.com)

Le sujet d'éventuelles alliances eux européennes a été amplement débattu le week-end des 6 et 7 décembre, lors du Comité d’animation nationale (CAN), l’organe qui tient les rênes du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) jusqu’à son congrès fondateur, fin janvier. Et il continue d’agiter les comités locaux.

La faute à Jean-Luc Mélenchon et au Parti de gauche (PG) qui, en proposant au NPA de participer pour les européennes à un front rassemblant les opposants au Traité constitutionnel européen, l’a mis à l’ordre du jour. La faute aussi aux militants du Non au TCE qui, depuis cet été, pétitionnent pour des listes d’union de la gauche de la gauche. Et qui viennent de faire un dernier appel dans Le Monde et dans Politis daté du jeudi 11 décembre.

Deux textes au congrès

Deux textes devraient finalement être présentés au congrès, qui tranchera. Le premier, il faut bien l’avouer majoritaire au CAN, veut soumettre toute alliance à l’acceptation d’un programme ostensiblement anticapitaliste. Le second privilégie la recherche de listes unitaires.

La surprise du week-end est venue de jeunes recrues du NPA qui ont rejoint, à leur façon, Christian Picquet, animateur de la sensibilité Unir, en se montrant sensibles au Front proposé par PG mais aussi par le PCF.

Leila Chaibi fait partie de ces nouvelles têtes qui ne mettent pas leurs convictions dans leur poche, même si elles doivent leur popularité médiatique à Olivier Besancenot. Cette militante du collectif L’Appel et la pioche, qui organise des pique nique dans les supermarchés pour protester contre les profits de la grande distribution, a dit non à Besancenot quand, à la coordination nationale des comités de novembre, il a claqué la porte à Mélenchon. "Il avait pris position alors que nous n’en avions même pas discuté", proteste-t-elle en expliquant ne pas "vouloir voir dix listes de gauche aux européennes".

Pas de rapprochement avec le PCF

De même dit-elle non à Pierre-François Grond, membre du bureau politique de la LCR et directeur de campagne de Besancenot à la présidentielle, qui, le week-end dernier, a plaidé pour "l’émergence d’une force politique européenne anticapitaliste, même embryonnaire" afin de former un nouveau groupe à Bruxelles. Et, qui du coup, exclut tout rapprochement avec le PCF, "à moins que celui-ci ne change de direction lors de son congrès" qui se tient actuellement et jusqu’à dimanche à la Défense. Et exclut également PG, qui fait équipe avec le parti de Marie-George Buffet.

Pour Grond: "Mélenchon véhicule une vision nostalgique de l’Union de la gauche, d’un PS et d’un PCF qui n’existent plus. Ce qui produit, au-delà des effets de manche, une stratégie finale qui ne rompt pas avec une logique d’appui de la social-démocratie. "Nous ne voulons pas d’un accord à géométrie variable. Qui volerait en éclat après les européennes. Nous voulons un accord durable qui tienne au-delà de 2012 et articulé sur la crise économique et sociale."

Dans ce cadre, il préconise un rapprochement avec les Alternatifs, les Antilibéraux et les Communistes unitaires: "Ceux avec qui nous avons pu faire liste commune lors des élections municipales", souligne-t-il en oubliant de dire que des accords ont été passé avec des sections du PCF!

Mais en politique comme en amour, il faut savoir, parfois, oublier…