Olivier Besancenot a pris la tête médiatique de la défense du service public postal. Lundi 21 septembre, il défendait, sur France Inter puis au "Grand Journal", de Canal+, la grève des postiers du 22 septembre contre le nouveau statut de La Poste, assimilé à une "privatisation rampante".
"On peut stopper le processus de privatisation de La Poste si on arrive à se mobiliser", estimait le postier, en bon bateleur. Le leader du NPA tente ainsi de revenir sur son terrain de prédilection, les luttes, après une rentrée moins combative que prévue. Et, surtout, dans un calendrier électoral qui s'annonce compliqué pour son jeune parti.
Lui, qui est toujours crédité d'une bonne cote de popularité dans les sondages, peine à s'imposer dans la gauche radicale. Son parti n'a pas réussi sa démonstration lors des européennes, où il a été devancé par le Front de gauche (alliance du PCF et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon). Depuis, il a tenté de donner une image plus "unitaire", mais sans y parvenir. Il sait que l'aspiration à voir la gauche du PS s'unir pour les élections est forte.
Selon un sondage de l'IFOP, réalisé les 3 et 4 septembre auprès de 1 700 personnes, 59 % des sympathisants de gauche sont partisans d'une alliance PCF-PG-NPA. Ils sont même 62 % parmi les sympathisants du NPA... Mais la direction comme la majorité des militants ne sont pas prêts à "se noyer" dans un rassemblement pas assez "anticapitaliste". Et qui risquerait de montrer que la concurrence dans cette gauche radicale n'est pas résolue.
Le NPA affiche ses désirs unitaires pour les régionales de 2010 mais pose des conditions telles qu'elles apparaissent comme autant de prétextes pour ne pas s'engager aux côtés du Front de gauche.
Son conseil politique national, la direction du NPA, réuni samedi 19 et dimanche 20 septembre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a même durci encore le ton. Ainsi, la motion adoptée explique que le NPA entend poursuivre les discussions en vue d'un "accord national sur une plate-forme" qui "tranche avec les déclinaisons locales des politiques d'adaptation au capitalisme menées par des majorités d'union de la gauche sortante".
L'accord devra se faire "dans l'indépendance vis-à-vis du PS et des Verts, impliquant le refus de toute majorité de gestion et par conséquent de participation à tout exécutif de région avec eux". Quant au second tour, c'est une question "tactique", " qui dépend des résultats du premier tour".
Les formulations employées ont mêmes été radicalisées au cours de la discussion qui a vu les "anciens" comme Alain Krivine et François Sabado mais aussi Olivier Besancenot demander que la non-participation aux exécutifs soit une condition à tout accord. Une manière de fermer la porte au PCF. La direction s'en défend : "Nous proposons une base équilibrée pas un ultimatum mais notre exigence d'indépendance vis-à-vis du PS est renforcée. Pas question de gérer le STIF en Ile-de-France par exemple", explique Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot.
Le 28 septembre, le NPA invite ses partenaires pour un "groupe de travail" sur le programme des régionales. Mais, comme le précise le texte soumis au vote des militants, si l'unité échoue, "sans attendre", les comités du NPA doivent s'atteler à "l'élaboration du plan de campagne et la désignation des candidats du NPA". "Ce sont les archéos qui l'ont emporté", soupirait le chef de file des minoritaires Yann Cochin, dimanche soir.
Sylvia Zappi