Depuis Florange, le facteur, ex-candidat du NPA en 2002, déplore l’appel au vote Mélenchon lancé hier par trois cadres du parti (1).
Hélène Adam, Myriam Martin et Pierre-François Grond, trois cadres du NPA, appellent à voter Mélenchon (1). Qu’en pensez-vous ?
« Je ne peux qu’acter leur décision, sans rancune ni amertume ni colère. Il faut avoir l’intelligence de se dire qu’il ne faut pas insulter l’avenir et que nos chemins se recroiseront demain ».
Comment en êtes-vous arrivés là ? Il y avait eu, il y a quelques mois, une tentative de réunir les anticapitalistes dans leur ensemble, non ?
« C’est le dénouement d’une crise de direction à laquelle on s’attendait depuis pas mal de temps […] Voilà, nous, on est en campagne, et le meilleur moyen d’aller de l’avant, c’est de démontrer qu’il y a un espace politique et nous devons la mener jusqu’au bout. Il y a un temps pour les débats internes. Moi, je suis le facteur attitré de Philippe Poutou, et fier de l’être. Je crois en son authenticité et on en manque tellement en politique. Pour une fois que ce n’est pas un politicien professionnel qui défend nos idées ; ça avait déjà été le cas avec moi en 2002 ! Il y a aussi la possibilité que Sarkozy soit battu et qu’un gouvernement pluriel ait besoin des anticapitalistes les plus indépendants qui soient du PS ».
Philippe Poutou doit-il vraiment maintenir sa candidature ?
« Oui, bien sûr. D’ailleurs, il la maintient. Peu importe cet appel [à voter Mélenchon] ».
Quelle est sa perspective? Il n’est crédité que de 0,5 % dans les sondages.
« Si j’avais raisonné avec les mêmes arguments en 2002, je ne me serais pas présenté : j’étais entre 0,5 et 1 % jusqu’aux deux dernières semaines [4,25 % des voix au 1 er tour] et je m’en souviens bien. N’oubliez pas que le fait d’avoir les signatures, cela donne désormais l’égalité médiatique, un accès à des millions de personnes. Ne serait-ce que le plaisir de se dire que Philippe Poutou parlera autant de temps de Nicolas Sarkozy, pour nous, ce sont de sacrées vacances ! »
Pourquoi êtes-vous ici à Florange ?
« Les syndicats ont besoin de notre soutien. Poutou est déjà venu ; là, c’est justement le minimum syndical que d’être à leurs côtés ».
(1) Dans une tribune au quotidien Libération.
Propos recueillis par A. M.