Le leader du Nouveau parti anticapitaliste, qui n'était déjà plus le porte-parole du parti depuis fin mars, explique dans une lettre aux militants pourquoi il renonce à se présenter à la présidentielle de 2012.
Candidat en 2002 et 2007, Olivier Besancenot ne représentera pas les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en 2012. Dans un courrier adressé aux 6.000 militants du parti, il écrit : « Il s'agit d'une décision politique que j'assume».
Pour justifier sa décision, Olivier Besancenot prône le renouvellement des générations et dit vouloir lutter contre la «personnalisation à outrance» de la vie politique. «Que les idées s'incarnent ponctuellement dans un contexte social et politique déterminé, ou qu'il faille déléguer la tâche militante de la représentation publique, par un mandat précis et limité dans le temps, est une chose. Jouer des ambiguïtés du système politique et médiatique pour se substituer à l'action militante réelle au sein de la lutte de classe, en est une autre», écrit-il. «Nous avons su créer la surprise lorsque la LCR a eu l'audace de présenter un jeune travailleur, un postier, à l'élection présidentielle de 2002. Continuons de surprendre en présentant aujourd'hui d'autres anonymes lors de ces échéances».
Si Olivier Besancenot souhaite «passer le relais à un(e) de nos camarades», il n'abandonne pas son «combat» au sein du NPA : «Je suis prêt, dès à présent, à m'investir à 100 % pour que notre parti puisse effectivement se présenter à la prochaine présidentielle et à épauler de mon mieux notre candidat(e) durant la campagne», écrit-il.
Crise interne
Fin mars, Olivier Besancenot avait déjà abandonné avec «plaisir» à Myriam Martin et Christine Poupin son poste de porte-parole du NPA, assurant vouloir «s'impliquer» davantage sur l'international. Un moyen aussi pour le leader anticapitaliste de prendre de la hauteur par rapport à la crise existentielle que traverse actuellement son parti, qui a perdu plus de 4.000 adhérents depuis sa création en 2009. Après de mauvais résultats aux européennes (4,9%) et aux régionales (2,4%), le NPA est embourbé dans un conflit entre «unitaires», favorables à un rapprochement avec le Front de Gauche - composé du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et du Parti communiste -, et «identitaires», partisans d'un campagne centrée sur le NPA. Lors du congrès de février dernier, la direction avait arraché un compromis bancal, prônant l'unité anticapitaliste sans abandonner l'idée d'une candidature. Une position qualifiée de «gâchis» par Jean-Luc Mélenchon.Affaibli en interne, le «facteur de Neuilly» jouit cependant d'un potentiel électoral quasi-constant auprès des Français. Après avoir obtenu 4,25% en 2002 des voix et 4,08% en 2008, il était crédité pour 2012 de 4 à 5% des voix dans les sondages, talonnant Jean-Luc Mélenchon. Une estimation qui grimpait à 11% chez les 18-24 ans. Un score que les «anonymes» du NPA devraient avoir du mal à égaler.
Jim Jarrassé