Philippe Poutou, chef de file du Nouveau parti anticapitaliste, est à l'Université d'été du NPA, qui se déroule du 26 au 29 août à Port-Leucate.
Quels sont les thèmes que vous allez aborder durant cette Université d’été ?
Cette année, nous allons devoir entamer une nouvelle réflexion. Comment faire pour être une opposition de gauche face à une majorité socialiste ? C’est une situation politique nouvelle. Même si nous avons déjà, et c’est une satisfaction, réussi à mettre Sarkozy et sa “clique” dehors, la rentrée sociale va être bouillante. Nous sommes dans une situation d’urgence.
Vous êtes déjà déçu par l’action du gouvernement Ayrault ?
Non, absolument pas déçu. François Hollande n’avait rien promis. Et à part quelques mesurettes qui restent de la poudre aux yeux, il n’a rien fait. Nous savions pertinemment que ça allait être catastrophique. Regardez le cas des Roms et la réponse de Manuel Valls ! C’est ça une politique de gauche ? Ce cas est le plus représentatif de ce qui nous attend.
Et sur le volet social…
Il est en train de se passer ce que nous annoncions déjà en précampagne : une véritable dégradation de nos acquis. Je pense à Fralib ou encore à l’usine Doux. Alors oui, au début on a vu un Arnaud Montebourg partout, faire énormément de bruit et de promesses… pour pas grand-chose au final. Ce n’est pas un manque de courage de la part de François Hollande et ses ministres, c’est tout simplement un refus d’affronter les capitalistes.
Vous considérez que le gouvernement joue le jeu des puissants ?
Ils sont liés au système. Ils ne les affronteront jamais puisqu’ils roulent ensemble. Nos dirigeants ne sont pas des hommes de gauche. Les opprimés sont toujours délaissés, il est temps qu’ils se relèvent.
Mais comment comptez-vous vous y prendre ?
Il faut que la gauche de la gauche s’unisse. Les partis et les syndicats doivent se réunir pour résister à ce qui est en train de se passer. Nous ne pouvons pas attendre cinq ans. Nous devons agir maintenant et tous ensemble. Nous tendons d’ailleurs la main à Jean-Luc Mélenchon et au Front de Gauche. Au-delà de nos divergences.
D’ailleurs, vous avez beaucoup de points de dissensions avec le Front de Gauche et Mélenchon ?
D’abord, il est incontestable que sa vision a fédéré énormément de personnes et très rapidement. Et nous dénonçons la même inaction du gouvernement. Mais pour ce qui est des différences d’appréciation, je peux vous parler de ses déclarations suite aux violences urbaines de cet été à Amiens. Il a déclaré que les incendiaires étaient des crétins et des larbins de la société capitaliste. À nos yeux, c’est François Hollande et son gouvernement qui sont les larbins du capitalisme.