Le Nouveau Parti Anticapitaliste entamait ce lundi une série de quatorze "grands" meetings pour les élections européennes.
Devant un millier de personnes, Olivier Besancenot a souhaité continuer une “campagne anticapitaliste commencée depuis plusieurs mois dans les entreprises et ailleurs” . Objectif : “un socialisme sans frontière”.
20 heures, à Vénissieux. La salle polyvalente Joliot Curie est remplie "comme en 2007", constate un militant. "Les gens viennent plus pour Besancenot que pour les européennes" admet-il. Avant le leader du NPA et les têtes de liste pour le Sud-Est, ce sont les "représentants des luttes locales" qui se passent le micro. En fond on peut lire "Pas question de payer leur crise". Il y a là un syndicaliste de l'équipementier JTekt qui se bat contre un plan social, un militante féministe qui s'oppose à la fermeture du centre d'IVG de l'Hôtel Dieu, une institutrice membre du Réseau éducation sans frontières, un militant de la cause palestinienne favorable au boycott des produits israéliens. Il y a enfin Jean-François, en grève contre la fermeture de sa cimenterie en Isère. Il fait un "rêve" : "tous unis pour faire une grosse lutte".
Convergences
"Les convergences sont là" constate Pierre Mosconi, syndicaliste, militant indépendantiste corse et numéro trois de la liste Sud-Est. "Nous sommes tous unis contre l'oppression capitaliste et institutionnelle". La numéro deux de la liste, la conseillère régionale ex-PCF, Myriam Combet revient sur des considérations plus politiciennes, à savoir le Front de gauche créé par le PCF et le Parti de gauche, qu'a refusé le NPA : "il faut créer une gauche de la gauche suffisamment forte pour renverser le système". Pour elle, cela n'a rien à voir avec une alliance "à un coup" que proposaient le PC et le PG "qui, les élections européenne passées vont retourner dans le giron du PS".
Jusque là, on parle peu d'Europe. Le numéro un de la liste prend alors la parole. Belge, "militant altermondialiste et chercheur", comme il se présente, Raoul Jennar s'en prend à la "sainte alliance du parti populaire européen et du parti socialiste européen". "Ils ont fait un copier-coller du traité constitutionnel (TCE) en créant le traité de liste alors que le TCE a été rejeté en 2005 par les Français !"
Pour lui "une autre Europe est possible", celle "d'une réelle égalité homme/femme" et "du Smic à 1500 euros". Une Europe sans nucléaire, "solidaire avec le reste du monde" où les agriculteurs "vivraient correctement en nourrissant sainement les populations".
Besancenot au micro
Mélange d'humour, de langage "djeun's" et de tournures marxistes, les propos du leader du NPA sont accueillis par des salves d'applaudissements. Il promet de ramener "l'Europe sur terre" à l'opposée d'une Europe "de la Justice et de la paix" qui serait fantasmée par la gauche et la droite. Il embraye sur la crise économique, une "crise structurelle", estime-t-il. Et de prévenir : "les plus grosses difficultés sont devant eux". Après les autres orateurs, il en appelle à une "convergence des luttes" et à soutenir les formes les plus radicales que peuvent prendre les mouvements sociaux : "nous ne nous excuserons pas de soutenir les ouvriers même quand ils retiennent leur patron". Au passage, il égratigne la gauche, jugée timaurée sur le sujet. Pour lui, la gauche doit montrer l'exemple en organisant une grande marche "avec les Continental et les Caterpillar en tête". Les syndicats en prennent pour leur grade aussi, "avec leur calendrier alterné de journées d'action (...). Alors qu'avec trois jours de grève générale, me disait Elie Domota (le leader du LKP, ndlr), Sarkozy et Parisot négocieraient autrement". Il conclut par la promesse d'un "socialisme sans frontière".
Le ton est donné. L'Internationale peut être chantée par une foule aux poings levés.