Dans la nuit de samedi à dimanche, à Charlottesville dans l’État de Virginie, un militant d’extrême droite – James Alex Fields Jr. – a foncé avec sa voiture sur une contre-manifestation antifasciste, tuant Heather Heyer et blessant des dizaines de personnes.
Nos premières pensées et notre solidarité vont évidemment à la famille, aux ami·e·s et aux camarades de Heather. Sa mort, et les conditions dans lesquelles elle est survenue, viennent rappeler que la terreur est inscrite dans l’ADN politique de l’extrême droite, et que la crise sans fin du capitalisme, en suscitant une guerre de chacun contre tous et en exacerbant les nationalismes et le racisme, crée le risque d’une radicalisation fasciste.
Syndicaliste membre des IWW (Industrial Workers of the World), Heather Heyer avait 32 ans. Elle était venue manifester contre la présence à Charlottesville de milliers de militants de divers groupuscules appartenant à toutes les franges de la droite et de l’extrême droite nationaliste états-unienne (Ku Klux Klan, néo-nazis, etc.).
Armés, brandissant des torches et vociférant « You will not replace us » (« Vous ne nous remplacerez pas »), ces derniers s’opposaient au retrait d’une statue du général Lee, chef des armées sudistes durant la guerre de Sécession. Mais cette manifestation intitulée « Unite the right » (« Unissons la droite ») avait aussi un but très actuel : pousser Trump, dont l’élection avait ravi toute l’extrême droite états-unienne, à intensifier sa politique contre les minorités, la gauche et le mouvement syndical.
Nous n’oublions pas et nous ne pardonnons pas ceux qui ont armé le bras de James Alex Fields Jr. et de tous les terroristes d’extrême droite. Trump est le principal complice dans cette affaire, ayant passé sa campagne à promettre la restauration de l’Amérique d’autrefois en stigmatisant les musulman·e·s, les immigré·e·s et l’ensemble des minorités. Mais il y en a bien d’autres, notamment parmi les éditorialistes, « intellectuels » et hommes politiques, qui ont contribué, aux États-Unis comme en France, à alimenter la haine raciste.
Nous n’oublions pas et nous ne pardonnons pas non plus, ici en France, ceux prétendent que le FN aurait changé ou affirment que ce parti d’extrême droite ne serait pas menaçant, alors même que Le Pen vient d’obtenir plus de 10 millions de voix. Nous n’oublions pas et nous ne pardonnons pas ceux qui, de Valls à Sarkozy, ont emprunté leur rhétorique et leurs politiques au FN. Nous n’oublions pas et nous ne pardonnons pas, enfin, les morts de Brahim Bouarram, Ibrahim Ali et Clément Méric, sous les coups de militants de l’extrême droite française.
Le néolibéralisme autoritaire de Macron ne peut que renforcer le nationalisme et le racisme en suscitant encore plus de misère, d’inégalités et de désespérance sociale. Le NPA appelle donc tous ceux et toutes celles qui veulent combattre activement l’extrême droite et le racisme, toutes les organisations qui n’ont pas renoncé aux valeurs d’égalité et de justice sociale, à construire un large front antifasciste et antiraciste pour s’opposer non seulement au FN mais à toutes les politiques et tous les gouvernements qui nourrissent l’extrême droite.
Montreuil, le 13 août 2017