Le corps d'un enfant de trois ans a été retrouvé sur une plage. Il a un visage. Il a un nom.
Ce visage et ce prénom, celui d'Aylan, donneront-t-il des visages et des noms aux milliers de morts de ces derniers mois, aux dizaines de milliers de morts de ces dernières années à cause des politiques des gouvernements européens ? Donneront-t-il ce que demandent touTEs les migrantEs qui ont survécu : une identité, c'est-à-dire des papiers ?
Les mots, depuis déjà longtemps insuffisants pour qualifier les drames ne suffiront pas cette fois-ci encore. L'émotion et l'indignation ne suffiront pas. Il faut des actes. Qu'ils et elles fuient la misère ou la guerre touTEs les migrantEs doivent être acueilliEs.
Ouvrons les frontières et il n'y aura plus d'autres Aylan. Ouvrons les frontières au bord de la Méditerranée, à Vintimille et Calais et d'autres Aylan ne mourront pas sur une plage, dans un camion frigorifique ou éléctocuté dans le tunnel sous la Manche. Donnons des papiers aux migrantEs, demandeurs d'asile ou sans-papiers, et d'autres Aylan pourront vivre.
Nous ne voulons plus de cette société barbelée et fliquée qui tue des milliers de nos frères et soeurs et nous étouffe touTEs.
L'émotion et l'indignation ne suffiront pas. Il est plus que temps que touTEs les émuEs et les indignéEs descendent dans la rue aux côtés des sans-papiers et des réfugiéEs pour imposer l'ouverture des frontières, la liberté de criculer. Pour qu'il n'y ait jamais plus d'autre Aylan.
Montreuil, le 3 septembre 2015